Warframe – Le dernier Samouraï

Warframe_une2

Réveille-toi Tenno… Tu dois charcler de l’alien ! En tant que l’un des derniers représentants d’une espèce presque disparue, ce ne sont pas exactement les premiers mots que vous entendrez en vous  réveillant, mais peu s’en faut. La galaxie est sous le joug des terribles Grineers, un empire totalitaire qui mène peu à peu le système solaire à sa perte. Votre rôle, vous qui maîtrisez le pouvoir des combinaisons Warframe, est donc de les bouter hors de votre territoire, à grand renforts de flingues et de rasoirs modèle XXL. Si l’originalité du pitch est aux abonnés absents, Digital Extremes nous livre néanmoins un Free to Play qui mérite le détour.

LA MENACE DES 100 TONNES

Oui, cent tonnes, l’histoire est aussi lourde que ça. C’est peut-être un peu violent d’emblée, mais résumons encore une fois la chose : vous êtes un ninja de l’espace, et votre hobby, c’est la découpe de pas beaux façon sashimi, le tout copieusement assaisonné de plomb. Le background n’est jamais mis en avant plus que ça, du moins in-game, mais au final, c’est peut-être pas plus mal. Libre à vous d’éplucher le site officiel et les wiki pour en apprendre plus sur les mystérieux Tenno, mais pas sûr que vous en sortiez grandi.

Mais revenons donc à ce qui fait vraiment le jeu : le gameplay. Le titre se présente sous la forme d’un Third Person Shooter (ou Slasher, selon votre manière de jouer). Votre Warframe, en tout bon ninja qui se respecte, est d’une mobilité saisissante pour le genre : wallruns, glissades, roulades et tyroliennes, le terrain de jeu est réellement vôtre, et vous encourage à exploiter le décor pour briller pendant les gunfights. Équipé d’une arme lourde et d’une arme de poing, on prend vite plaisir à défourailler les différentes factions ennemies. Et si d’aventure vous trouvez que les aliens se font trop collants, vos compétences en mêlée devraient suffire à décourager les plus téméraires. Enfin, pour parfaire votre oeuvre sanguinolente, chaque Warframe dispose de quatre pouvoirs qui lui sont propres. Électriques, psy, enflammées, empoisonnées, les compétences sont variées, et on va jusqu’à trouver les rôles emblématiques du MMO, à savoir tank, bourrin et médic.

En solo ou par escouades de quatre Warframes, votre terrain de chasse est le système solaire. À chaque planète correspond un environnement, généralement une ou deux factions ennemies et son lot de missions. Du simple défouraillage à la défense d’un point stratégique, en passant par le sauvetage d’un otage, les objectifs, même s’ils ne sont qu’un prétexte pour arpenter les niveaux semi-aléatoires, ont le bon goût de se renouveler un peu. Vous commencez d’ailleurs chaque mission en mode furtif. Les ennemis n’ont pas conscience de votre présence, et vous pouvez tenter de vous faufiler discrètement dans leurs rangs. J’ai bien dit tenter. Entre les soldats qui ont des yeux dans le dos (vous vous souvenez du prof de philo ?) et l’animation d’exécution discrète qui foire une fois sur trois, vous trouverez vite bien plus fun la guerre ouverte. Chaque astre que vous visiterez est également le siège d’un boss qui, une fois défait, vous procurera une immense satisfaction (ou pas), et un loot au dessus du lot (ou pas). Car tout réside bien dans ces quatre lettres : LOOT. J’y viens tout de suite.

Une Warframe découpe un alien avec son katana

De l’art de découper de l’alien

MASSE KOPECK

À l’issue du tutoriel (qui crame la rétine) qui fait office de prologue, le jeu vous offre le choix entre trois classes de personnages. Ce choix, prenez le temps d’y réfléchir, car pour obtenir quelque chose dans Warframe, il faut le mériter ! Si tous les éléments (essentiels) du jeu sont accessibles sans délester votre porte-monnaie de ses piécettes, ils ne tomberont pas non plus du ciel. Pour obtenir le droit de changer de Warframe, vous allez devoir récupérer toutes les parties nécessaires à sa fabrication (c’est à dire la tête, le torse et l’équipement, eux-mêmes devant être craftés), un schéma et un joli pactole. Le temps de jeu avant l’obtention d’un seul nouveau personnage se compte en dizaines d’heures. Moins difficiles d’accès, les armes peuvent, pour certaines, être directement achetées avec la monnaie virtuelle du jeu. Mais la collection d’engins de mort qui vous est proposée étant plutôt conséquente, vous pensez bien que les simples crédits ne suffiront pas à toutes les acquérir…

Votre réelle quête commence alors. Repérez les items qui vous intéressent le plus, achetez les schémas au Marché, et partez à la recherche des éléments nécessaires à leur fabrication. On se surprend alors bien malgré soi à enchaîner dix ou douze fois le même boss, dans l’espoir de voir tomber le composant ou la partie de Warframe tant désirés. Les drop-rates sont faibles, autant être prévenu, mais les wikis sont bien renseignés et la communauté plutôt prompte à signaler les événements récompensés par des objets exotiques. De plus, les longues heures de farming auront au moins le mérite de faire progresser votre personnage et vos armes en expérience, et de vous procurer les mods indispensables à leur amélioration.

Car l’expérience ne sert qu’à gagner le droit d’assigner des mods de plus en plus puissants à votre équipement. Bonus de dégât, effets élémentaires, cadence de tir, vos pétoires et vos lames gagnent petit à petit en puissance, et vos choix vous permettent d’orienter votre manière de jouer. Il en va de même pour votre Warframe. À vous de trouver le bon équilibre entre les pouvoirs (qu’il vous faudra également acquérir), les dégâts bruts et la survie.

“Dis, grand-maître, quel est le secret de ton pouvoir ?

- Et bien, petit scarabée… Je suis fauché.”

Une Warframe sur l'écran de sélection de son équipement

Comment je m’habille aujourd’hui ?

GOLD…ON RAQUE

Au bout de presque cinquante heures de jeu, le GameurZ que je suis n’a qu’une poignée d’armes à sa disposition, et peut-être la moitié de deux Warframes supplémentaires. Autant vous dire que la tentation est grande de faire un tour au Marché, et de craquer pour quelques unités de platine, la monnaie premium du titre… Tentation vite douchée par le prix prohibitif de ladite monnaie. On sent l’équation Free to Play = Pay What you Want. 45€ pour 1000 platines, quand on sait que le prix moyen d’une nouvelle Warframe est de 300 platines, c’est tout de suite moins intéressant. Le jeu va jusqu’à proposer un pack à 180€, pour 4300 platines. Ouch.

Non, clairement, le modèle économique adopté par Digital Extremes ne conviendra pas à toutes les bourses. Si la frustration engendrée par les différences entre les premiums et les autres n’est pour l’instant pas trop gênante, l’ajout du PVP pourrait bien changer la donne. Se faire pourrir par un nouveau venu équipé d’un pack à 50 boules alors qu’on a 50 heures de jeu derrière soit, ça peut en faire rager certains.

Warframe est donc indéniablement un jeu à apprécier sur le long terme, si possible avec des amis, pas dans l’optique d’obtenir un équipement de PGM en une semaine, mais en sachant apprécier un bon drop quand il arrive. Apprenez à guetter les événements (généralement signalés par le groupe Steam Warframe Alerts, même quand vous ne jouez pas), planifiez bien vos sorties, et vous devriez réussir à récupérer ce qui vous intéresse le plus. Collectionneurs, en revanche, passez votre chemin, le jeu ne vous permet de base que de conserver deux Warframes et une poignée d’armes simultanément.

Enfin, le long terme vous permettra également d’apprécier le suivi régulier du jeu. Toujours en bêta ouverte, les ajouts sont conséquents à chaque update : nouvelles armes (20 nouvelles pour la dernière mise à jour en date !), nouvelles Warframes, dimension sociale, il y en a pour tous les goûts, et les développeurs sont a priori assez sensibles aux attentes de la communauté.

Une Warframe faisant étalage de ses pouvoirs

Et mon ki, tu l’aimes mon ki ?!

Si les mécaniques sont classiques et éprouvées, reste que Warframe est agréable à l’oeil si on ne craint pas les effets de lumière blingbling, et que le charcutage entre potes, c’est quand même bien fendard. Dynamique, nerveux, souvent jouissif, la prise en mains est rapide, tout en laissant une marge de progression importante à ceux qui veulent vraiment maîtriser leur Warframe. Jouable pour pas un rond, un cran au dessus de ce qui peut se faire en Free to Play,  il vous faudra tout de même être patient pour apprécier tout le potentiel du titre sans y laisser vos économies. À essayer !

 signature_garrett

2 personnes aiment cet article

Par :



Une Réponse de ouf !

  1. […] 17 jours restants (30 octobre) : The Quickfire Indie Bundle Stars (notre critique de Warframe ici) […]

Laisser une réponse