Maere : When lights die

Maere

Aujourd’hui est un grand jour ! L’équipe Lucid Dreams, composée de quatre étudiants ingénieurs multimédia, me propose de tester son expérience, intitulée Virtual Emotion. Ce n’est rien moins qu’un dispositif de réalité virtuelle, qui permet à son utilisateur de vivre un rêve éveillé, de ressentir de fabuleuses émotions, pour s’échapper un peu de notre monde. On me promet que la prochaine fois j’aurais droit à l’Oculus Rift  et au capteur de pouls pour renforcer encore l’immersion dans ce monde onirique. En attendant, je ne vais pas faire la fine bouche, je m’installe sur le siège, mets mon casque, et lance le programme.

IL ÉTAIT UNE FOIS…

Un paysage fantastique apparaît petit à petit, et j’ai hâte de partir à l’exploration. Pour le moment, je suis toujours rivé à mon siège, attendant la synchronisation complète avec le programme. On me met toutefois en garde : le programme étant en communication directe avec mon cerveau, je ne dois en aucun cas retirer mon casque, ni forcer l’arrêt de l’application. Pourquoi le ferais-je ? L’excitation est à son comble… et c’est à ce moment là que le paysage qui me tendait les bras se brouille. On me parle via le casque. Ce n’est rien, une petite erreur dans le programme. Je suppose que le rêve qu’on voulait me faire vivre a eu un petit problème de chargement. Autour de moi, une salle blanche avec une unique porte donnant sur un long couloir. Et les voix qui s’affolent…

Apparemment, on ne peut pas me renvoyer dans le rêve, ni me faire sortir de… là. Je dois trouver une issue par mes propres moyens. Je sors et me dirige vers le couloir. Après tout, que peut-il arriver dans un rêve ? Le papier peint au mur est un peu défraîchi, la lumière blafarde. J’ai presque l’impression de sentir l’odeur de la poussière qui envahit les lieux. L’équipe me contacte enfin. Ils peuvent m’extraire, je n’ai qu’à retourner sur la chaise de transfert. Soit, je fais demi-tour, en quête de la salle blanche… qui a disparu. J’en suis sûr, je n’ai fait que quelques pas dans les couloirs, la salle devrait se trouver là. Pourtant, à sa place se trouve un nouveau corridor, tout aussi sombre que le précédent. “Il y a une autre chaise dans le bâtiment, vous allez devoir la trouver !” Cette fois, les voix m’ont fait sursauter. Le rêve n’a plus rien d’agréable. J’ai l’impression que les murs se resserrent autour de moi, j’entends mon coeur qui commence à s’emballer. Grande inspiration. J’avance… Bruits étranges, cris, sursauts. Je ne vois rien que des ombres, et des ombres plus noires encore. Une lumière aveuglante, lumière si précieuse, qui disparaît dans les couloirs. Et une silhouette.

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ET IL VÉCUT HEUREUX… ?

Je finis par émerger du cauchemar, le souffle court. Fébrilement, je retire le casque, et décroche ma main de la souris. L’équipe de Lucid Dreams m’observe. De l’expérience il ne me reste qu’un sentiment de malaise, de peur primaire, peur du noir, de l’invisible, de l’étranger. Et peur de la vulnérabilité. J’ai rarement appréhendé à ce point le détour d’un couloir, redouté de regarder ce qui pouvait bien me suivre à la trace. J’ai encore la vue troublée, le coeur à cent à l’heure. Plus qu’un jeu, Maere – When lights die est une expérience. En vingt minutes, les quatre développeurs prennent un plaisir presque sadique à jouer avec tous les codes de l’horreur. Ici pas d’action, mais une ambiance poisseuse, oppressante, pensée dans ses moindres détails. Tout participe au malaise du joueur – ou cobaye, je ne sais plus. Impuissant, on progresse dans ce décor qui fait tout pour brouiller les repères. Les salles s’enchaînent, chacune proposant un thème glauque à souhait. On aimerait prendre le temps d’explorer dans ses moindres recoins chaque pièce de la bâtisse, mais le sentiment d’urgence et de danger est généré à la perfection par la scénarisation. On n’a qu’une idée en tête, trouver la sortie… pour se demander au final si on a réellement réussi.

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Certains diront que ce n’est qu’un survival horror de plus. Qu’ils l’essayent. Là où les Slender et autres SCP-087 se contentent d’une mise en situation, Maere construit un monde entièrement dédié à l’implication du joueur, à son immersion. Car c’est bien là ce qui démarque la création de Lucid Dreams. Du site internet au dénouement de l’histoire, en passant par les menus du jeu, tout est fait pour que le joueur sente qu’il n’incarne pas un avatar, mais que c’est bien lui qui se perd dans les couloirs sombres et inquiétants de Maere. Jouez le jeu, vous êtes sûr de vivre une expérience courte, mais intelligente, et d’une intensité rare. Ce serait dommage de vous en priver. Chez GameurZ, on en redemande !

Vous pouvez télécharger gratuitement le jeu à cette adresse.

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