Mirror's Edge

2 ans quasiment. Depuis sa sortie en novembre 2008, j’en ai passé du temps sur ce jeu. Avec des pauses, mais j’y jouais assez régulièrement dans l’ensemble. Alors pourquoi ? Pourquoi avoir pris autant de temps pour pondre la critique de ce jeu, qui pour moi est un de mes meilleurs jeux de ces dernières années pour son concept innovant et son immersion totalement abusive ? Je l’ai pourtant attendu impatiemment, je l’ai acheté au prix fort, je me suis battu pour le faire découvrir au plus de gens possibles, j’en ai parlé de nombreuses fois par vidéos ou par écrits…Bref autant dire que ce jeu est pour une merveilleuse découverte et une sublime expérience sur laquelle j’ai perdu ma vie. C’est le jeu, avec Battlefield: Bad Company qui m’a donné envie de m’intéresser un peu plus au travail de DICE. Pour ceux qui n’auraient pas encore compris, je parle évidemment de Mirror’s Edge. Et je vous invite, une fois de plus à découvrir son univers unique et addictif.

SUR LE FIL DU MIROIR
Dans un futur proche, la liberté d’expression n’est plus qu’une utopie, le gouvernement surveillant tout et tous. Le seul moyen de diffuser des informations fiables est encore de passer par les messagers. Ceux ci, véritables yamakazis des temps modernes, voyageront de gratte-ciel en gratte-ciel jusqu’à leur employeur afin de leur remettre des sacs contenant des données secrètes. Bien évidemment, être messager dans cette ville ultra surveillée, c’est être en situation irrégulière et s’exposer à des mesures, que l’on pourrait qualifier de radicales. Les messagers sont effectivement très recherchés par la police, morts ou vifs. Et les forces de l’ordre ne se priveront pas d’ouvrir le feu sur des individus non armés. Faith fait partie de cette communauté que sont les messagers. Elle se retrouvera bien rapidement impliquée dans une sombre histoire de meurtre et fera tout pour prouver l’innocence de sa sœur Kate ainsi que de la sienne.

Ce titre n’a malheureusement pas eu de chance à sa sortie. Il s’est retrouvé noyé sous la masse de blockbusters de la fin d’année 2008 et n’a connu que très peu de succès. 150 000 ventes après la première semaine sur le marché. Et cette première semaine est souvent cruciale pour un jeu vidéo, les ventes représentant environ 50% du nombre de ventes totales. Autant dire qu’à ce moment là, il s’agissait d’un échec commercial. Certains ont même refusé de le prendre pour sa durée de vie très courte. Oui, car Mirror’s Edge peut être fini (avec un peu d’expérience) en 2h. Mais malgré un scénario relativement rapide à boucler, Mirror’s Edge reste un grand jeu, surtout pour l’innovation vidéo-ludique que le bébé de DICE apporte. Au lieu de jouer un vieux bourrin qui dézingue à tire-larigot des centaines de monstres zombifiés plus moches les uns que les autres, ou de diriger une exploratrice, chasseuse de trésor, dans un temple maya en plein cœur de la jungle équatoriale et de se battre contre des raptors mexicains, voilà que le joueur se retrouve propulser dans le corps d’une jeune femme, du nom de Faith. À l’apparence frêle, elle se révèlera bien rapidement plus qu’agile et l’on prendra un malin plaisir à voir jusqu’où cette athlète est capable d’aller pour nous faire vibrer. Privilégiant ainsi la fuite au combat, elle frustrera les joueurs adeptes des combats acharnés et des fusillades pour découvrir une nouvelle sensation : celle de ne pas se faire attraper et de trouver la voie nous permettant de nous créer une échappatoire.

Il sera préférable en effet de courir, de sauter, de glisser, d’escalader plutôt que de chercher le combat au corps à corps. Car même si Faith a certaines connaissances en désarmement rapide et efficace, il faudra avoir le bon timing pour déclencher ces actions. De la même façon qu’elle pourra utiliser les armes de ses adversaires mais n’aura d’indicateur ni pour la visée, ni pour le nombre de munitions restantes. Autant dire que lorsqu’elle se retrouve armée, mieux vaut ne pas être un manchot !!

LE PARKOUR, TOUJOURS !
Mirror’s Edge n’invente rien. Il innove simplement le concept de la vue subjective (vue à la 1ère personne), utilisée la plupart du temps pour les FPS. Ici, le joueur aura cette même vision mais pas pour tuer, pour créer son propre parkour (pratique physique consistant à transformer des éléments du décor du milieu urbain ou rural en obstacles à franchir par des sauts, des escalades. Le but est de se déplacer d’un point à un autre de la manière la plus efficace possible). DICE réussit un coup de maître avec ce jeu. L’univers créé est aussi épuré que son concept: vif et incisif. Avec des décors ne comprenant qu’une ou deux couleurs vives, le joueur trouvera plus facilement son chemin et en créera des nouveaux afin d’optimiser au maximum le terrain. Si jamais il se retrouvait dans une situation où il ne saurait quoi faire pour avancer, il pourra avoir recours à son sens urbain, qui lui indiquera la direction de son prochain objectif et colorant les éléments que Faith pourra utiliser en rouge. Visible, simple et extrêmement intuitif. Le sens urbain pourra même être désactivée afin de ne compter que sur son instinct de survie et d’y aller qu’au feeling.

Car Mirror’s Edge, c’est avant tout l’instinct qui est mis en avant (surtout lors de la première partie). Pas le temps de réfléchir, il faut agir comme dirait l’autre. Du coup, on court un peu au hasard jusqu’à se rendre compte qu’effectivement on est sur le bon chemin. Et lors des courses poursuites, on se rend compte alors à quel point il est utile d’écouter son intuition.

Contrairement à un Assassin’s Creed, auquel tout le monde peut jouer, Mirror’s Edge se révèle être un jeu réservé aux hardcore GameurZ. Là où il ne suffit que d’une seule touche pour déplacer son assassin favori et réaliser des trucs incroyables en restant simplement appuyer sur cet unique bouton, Faith devra enchaîner les combinaisons de touches pour réaliser des figures ultra classieuses. Le jeu demandera en plus de la précision, de la minutie et du sang froid surtout dans les modes Contre la montre et Parcours. Car au moindre faux pas (laul), l’erreur peut devenir fatale et vous infliger de gros malus au chrono. Les chutes répétées agaceront sûrement les joueurs les moins patients et ne leur donneront pas envie de continuer ce jeu, qui en vaut vraiment le coup. La détermination et la créativité de certains joueurs (sûrement que l’on enferme dans une cave et que l’on oblige à joueur à Mirror’s Edge) sont telles que Faith développera de nouvelles compétences surhumaines que DICE n’avait sûrement pas prévues. Ces exploits sont d’ailleurs visibles sur certaines plate formes comme Youtube.

UN JOUR OU L’AUTRE, IL FAUDRA SAUTER !
Mais avant d’arriver à ce niveau, il faudra pratiquer intensément le jeu et s’entraîner encore et toujours, des heures durant sur les différents parkours. C’est recommencer donc des dizaines de fois les niveaux jusqu’à les connaître sur le bout des doigts (savoir exactement où et quand déclencher certaines combinaisons au millième de seconde près…). En Contre la montre, les joueurs referont les niveaux du mode Histoire, mais devront en plus les finir dans le temps imparti. En Parcours, ils devront établir les meilleurs temps sur différentes maps afin de débloquer les 3 étoiles de chaque parkour. Les GameurZ se plaignent lorsqu’un jeu est trop simple. Ici, ils se plaindront parce que le challenge est réel et que la barre est placée haute. Ainsi, des crises de nerfs éclateront, des colères exploseront, des cris et des menaces seront proférées contre la malheureuse Faith, des manettes seront jetées violemment contre les murs ou les écrans de jeu, des consoles seront défenestrées. Mirror’s Edge ne sera pas votre ami mais saura vous apporter une reconnaissance gigantesque lors de la réussite d’un parcours.

Les joueurs pourront ensuite comparer leurs résultats avec toute la communauté de messagers du monde entier. En gros, sur Internet quoi. Ils pourront voir et étudier les parkours de leurs adversaires grâce aux fantômes de ces derniers et ainsi tenter ensuite de les battre à plate couture. Ils pourront également essayer d’entrer dans les fameux 100 premiers de chaque parcours, chose plutôt difficile vu le talent et les chronos de certains joueurs (ou fous devrais je plutôt dire). Mais après plusieurs parkours réussis, le joueur ressentira une certaine fatigue physique et….incroyable (mais vrai) il aura chaud et transpirera comme s’il venait de courir, de sauter, de glisser….de réaliser lui même le tracé de Faith. Et c’est là tout la magie de l’immersion dans Mirror’s Edge. Faire autant d’efforts qu’elle sans lever son gros cul de GameurZ du canapé.

Mirror’s Edge est une bouffée d’air frais, une expérience vraiment rafraichissante qui n’a malheureusement pas eu le succès correspondant à son potentiel célesto cosmique. À l’heure où de moins en moins de jeux purement GameurZ voient le jour, où les challenges sont de haut niveau, les joueurs ne soutiennent pas forcément ces perles qui sortent de l’ordinaire. Certes, Mirror’s Edge a des défauts mais face au plaisir de jeu qu’il procure, ces derniers n’en sont que moindre. EA a tout de même pousser le jeu à son maximum, et est en train de développer une suite malgré l’échec commercial que cela fut. Belle volonté qui montre que l’éditeur ne compte pas que sur les blockbusters pour plaire aux joueurs. Mirror’s Edge est en plus très rejouables et propose des DLCs qui rendront dingues les plus acharnés. Si vous avez en plus l’esprit de compétition, essayez simplement d’arriver dans les 100 premiers d’une course. Vous m’en direz des nouvelles ! Pour ma part, il ne s’agit que du jeu qui m’a le plus bluffé ces dernières années et qui est placé haut dans mon estime..et dans mon cœur (Haaaa Faith <3)

KW

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