Impressions Broken Age

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Il y a une époque, quand j’étais plus jeune et insouciant (bon ok, c’était y’a pas si longtemps…), j’écrivais chaque semaine un billet d’impressions sur les films que j’avais vus, les jeux auxquels j’avais joués, bref je racontais ma life sur un skyblog (oui on fait tous des erreurs) comme un adolescent en quête de reconnaissance. Depuis, j’ai arrêté, notamment parce que cela me prenait beaucoup de temps à rédiger. Il y a quelques semaines, je me suis rendu compte que cela me manquait de parler en quelques lignes de ce qui m’a plu et de ce que j’ai détesté, de donner envie aux gens de découvrir des choses qui m’ont fait vibrer… Et je me dis qu’il faudrait peut être que je reprenne cette activité de temps à autre. Et peut être pas tout le temps sous forme écrite.

Tout ça pour dire que Broken Age, le dernier bébé de Tim Schafer et de Double Fine, est sorti il y a peu et qu’il fallait absolument que je vous dise deux-trois mots dessus. Avant même sa sortie, c’était pour moi un jeu un peu cher à mon cœur (d’une valeur de 30$ pour être exact) puisqu’avec l’ami Tétris, nous avions participé à son financement sur Kickstarter en 2012. Presque deux ans après, le voilà enfin sorti et ce fut donc pour moi l’occasion de découvrir ce pourquoi j’ai donné de l’argent. Bon en même temps, je ne faisais pas trop de soucis, c’était au final comme parier plus de 10 millions de $ sur Denver lors du dernier Superb… oh wait !

 

AGE CASSÉ, ÉCRAN SCINDÉ

Le jeu commence sur deux personnages, une fille et un garçon, se faisant face et se regardant, le tout sur fond noir. Ils s’avancent l’un vers l’autre, se mettent dos à dos et s’allongent. On découvre alors le décor. Enfin plutôt les décors puisque l’écran se retrouve soudain divisé en deux. A gauche, la jeune fille est adossé à un arbre, au milieu de l’herbe et des fleurs, le soleil se levant au loin. Le garçon à droite, dort dans son lit. On observe à travers sa « fenêtre », l’espace et les étoiles. Tout semble opposer ces deux personnages, la nature d’un côté, l’artificiel de l’autre. Couleurs chaudes, couleurs froides. Femme, homme. Et tout de suite, on se demande quels sont les liens entre ces deux personnages. Soudain, on clique sur l’un d’eux, et l’autre écran disparaît peu à peu pour laisser place à leur histoire respective. Ainsi commence l’aventure. Je ne veux pas trop en dire sur l’histoire car l’acte I est relativement court (je l’ai fini en un tout petit plus de 4h) et je veux surtout vous laisser le plaisir de découvrir ces deux personnages par vous-même (astuce n°69 du branleur pour ne pas à avoir à rédiger de synopsis).

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QUAND JE SERAI GRAND, JE SERAI TIM SCHAFER !

Comme beaucoup de jeux auxquels Tim Schafer a participé il y a quelques années maintenant (Monkey Island, Day of the Tentacle, etc), Broken Age est un point’n click. Le système de jeu n’a pas énormément changé depuis ces temps anciens : il y a toujours des énigmes à résoudre pour faire avancer les histoires. Pour cela, il faudra discuter avec les PNJ et récupérer des objets qui se rangent dans votre inventaire et que vous utiliserez par la suite. Contrairement aux anciens point’n click de Tim Schafer, les énigmes sont plus logiques (pas d’énigmes par exemple à la Monkey Island 2 , si vous voyez c’que j’veux dire) et bien moins difficiles. Si jamais vous vous retrouvez bloqués, il suffit tout simplement (au lieu de vous prendre la tête) de switcher avec l’autre personnage en passant par le menu et de revenir un peu plus tard sur ce problème. Avec ce système ingénieux, Double Fine a réglé une des principales frustrations des point’n click. Revenir après permet d’avoir un œil nouveau sur la situation, de la régler très simplement et de se dire qu’on est quand même bien con de pas avoir trouvé ça avant. Du coup, tout s’enchaîne relativement vite sans véritables interruptions.

De plus, c’est un véritable plaisir d’évoluer de tableaux en tableaux car le parti pris graphique est une pure réussite. Cela ressemble à un dessin animé et on se prendra à traîner pour regarder par ci et par là toutes les petites animations que Double Fine s’est amusé à insérer.

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BON, TU CLIQUES OU TU POINTES ?

S’il y a quelque chose que j’adore dans la plupart des jeux de Tim Schafer, c’est bien son humour. Cet aspect là, l’humour donc, est encore à mon goût bien trop rare dans le milieu du jeu vidéo ou n’est toujours pas bien maîtrisé (même si depuis quelques années, il y a un retour en force de tout cela). Alors oui ça existe l’humour dans les jeux vidéo, mais il n’y a pas non plus énormément de jeux que l’on peut qualifier de jeu comique d’aventure par exemple. Broken Age en fait clairement parti, l’humour est omniprésent et on rigole devant certaines situations saugrenues, certaines répliques (doublées par des acteurs talentueux tel que Jack Black ou Elijah Wood pour ne citer qu’eux), ou tout simplement devant la tripotée de PNJ tous plus farfelues les uns que les autres.

Cet humour permet en plus d’aborder certains sujets qui ne sont presque jamais traités dans les jeux vidéo et cela fait plaisir. Il y a une double lecture intéressante qui rend le jeu au final très profond. Et qui apporte bien plus d’émotions que 30 millions de polygones.

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Broken Age est beau. Broken Age est drôle. Broken Age est fun. Broken Age est intelligent. Broken Age est magnifiquement bien doublé. Broken Age – Acte I est juste trop court et on veut la suite maintenant. Si vous faîtes partis des 87 142 backers de ce projet Kickstarter, vous avez déjà votre clé pour télécharger le jeu et vous avez sûrement déjà fini l’acte I. Si ce n’est pas le cas, foncez y jouer, vous ne le regretterez pas. Si au contraire, vous n’avez pas participé à son financement, attendez la sortie du second acte et/ou des soldes sur ce titre car le jeu étant relativement court (environ 4h) pour le moment et sans grande rejouabilité (à moins d’être atteint d’Alzheimer), son prix est un peu prohibitif (23€ sur Steam). Mais bon, si vous aimez les point’n click, l’humour de Tim Schafer (ou l’humour tout court) et de belles aventures, vous sauterez certainement sur Broken Age en vous foutant royalement de mes conseils. Et vous aurez tout à fait raison !

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Tétris

Ce mois de janvier c’était enfin pour ma petite pomme et les 87 000 autres backers de Double Fine Adventure l’occasion de jouer au premier segment du jeu qui répond désormais au nom de Broken Age. L’acte 1 se laisse parcourir en un peu moins de 5h et c’est l’occasion de passer du bon temps aux côtés des deux protagonistes. L’originalité de Broken Age c’est donc de nous conter deux histoires : celle de l’élue du village pâtissier destinée à se sacrifier au monstre Mog Chothra et celle d’un jeune homme prisonnier dans un vaisseau de pacotille. Le tout est graphiquement vraiment séduisant et les dessins qui parsèment le point’n click sont de très bon goût. Il sont du mien toutefois – vous êtes libre d’avoir mauvais goût je ne vous juge pas. Ou très peu.
Mais ce qui vous intéresse, avides de jeux d’aventures que vous êtes, c’est bien sûr les énigmes et l’histoire que propose Broken Age. A ce niveau là on ne peut pas vraiment se prétendre roulé puisque Tim Schafer nous avait promis un « classic point-and-click adventure game » et c’est précisément ce qu’on nous sert ici. Comprenez qu’il ne s’agit vraiment pas d’un titre novateur dans le domaine mais qu’il fait bien son taf. Même si je dois admettre être un peu déçu que le tout soit si sage et dans l’ère de temps… Il y a donc de l’humour mais pas du tout de non-sens au programme et les puzzles sont relativement faciles. Si je m’attendais à plus de folie venant de Tim Shaffer et son équipe, j’ai quand même hâte de pouvoir jouer à la suite. Mais tout de même le coup du « j’ai un scénario tellement énorme dans la tête que même avec 8 fois plus de budget récolté que demandé ça ne tiendra jamais en un jeu – il faut que je le scinde en deux parties » a de quoi faire un peu rire après avoir joué à la moitié de cette aventure.
Notez que pour la plèbe, vils pauvres que vous êtes, le jeu est disponible sur Steam pour un peu plus de 20 noix de pécan. Le deuxième et dernier acte est quant à lui prévu pour « courant 2014″, sans plus de précisions.
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