Thomas was alone est un jeu indépendant crée par Mike Bithell. Le jeu, sortit sur PC et Mac, est également disponible sur Vita et PS3, et était gratuit ce mois ci pour les membres du Playstation Plus. Il à sucité pas mal de débats, de part son esthétique.

Le visuel de Thomas Was Alone choque. Il choque par son minimalisme. En effet, vous ne controlez que des petits rectangles colorés, dans un monde ou les plateformes ne sont que des applats noirs. Une sorte de vision réelle d’une matrice informatique. Pour moi, le visuel de Thomas Was Alone, en plus d’être beau, est un exemple en terme de choix graphiques. Bithell avait des contraintes techniques, c’est indéniable, et il a su les considérer pour produire un visuel épuré mais efficace. Il a contourné ces contraintes, en ne tombant pas dans le piège de l’enième jeu rétro, limbo like ou du jeu trop ambitieux. Certains crient contre ce minimalisme, critiquant Thomas was alone de production feignante artistiquement.

Revenons en tout de même à l’histoire. Chaque rectangle à un nom, une sorte de personnalité. Peu à peu, il vont découvrir le but de la vie. Comment tomber, comment sauter, leurs propriétés personnelles. Et chacune de vos IA devra atteindre des places prédéterminées pour acceder à une téleportation vers le monde suivant. Narrativement, Thomas was Alone est un jeu très intéressant. La narration est assurée par une voix off, qui va commenter vos actions, décrire les sentiments des IA, leurs réactions. Le doublage, assuré par l’humoriste David Wallace, est d’excellente qualité. Et mine de rien, votre petit groupe de rectangles va devenir très attachant, l’histoire étant conté avec un humour fin et absurde.

John, le barre jaune, est un frimeur qui est ravi de pouvoir sauter toujours plus haut que les autres. Mais à l’arrivée de Sarah, qui est capable de faire des doubles sauts, il va s’inquieter pour sa réputation et son orgueil. Claire est un gros cube bleu qui souvre de moqueries car elle ne saute pas haut. Mais lorqu’elle découvre ses pouvoirs, les autres IA se rendent compte de son altruisme et de son utilité. Lorsqu’un cube saute sur Laura, il rebondit très haut. Celle ci se sent donc exploitée, mais va finalement tomber amoureux de Chris, Chris qui va devenir jaloux de Thomas, qui se sert aussi de Laura, etc…

Toute l’écriture de Thomas was Alone est basée sur ce principe de découverte du monde, de relations et d’amitié. Si les dialogues ne vous feront pas rire à gorge déployée, il vous tireront au moins un sourire, avec des phrases comme « Laura se méfiait de Chris. Il allait faire comme tout les autres. Sauter et partir. Tous ceux qui avaient sauté l’avaient toujours abandonnée » ou « Thomas s’était connecté à Internet pendant 12 secondes. Il avait vu des lolcats. Pleins. Trop. Il devait le raconter aux autres ».

Cette ambiance absurde est completée par une très belle musique signée David Housden, entre musique planante et retro. Alors, bien sur, on pourra douter du véritable intérêt de Thomas Was Alone à prix complet. Le jeu est en effet extrêmement facile, son minimalisme peut etre repoussant et il se fini en a peu près 2h30-3h. Mais il ne tombe jamais dans la facilité en proposant en permanence des renouvellements de gameplays, qui ne vont peut être pas assez loin.

Thomas Was Alone n’est pas le jeu du siècle, loin de là. C’est une parenthèse calme, absurde et humoristique, un dépaysement visuel et une leçon de contournement des contraintes techniques, offrant un très bon moment vidéoludique. Il serait bien que certains studios s’en inspirent, afin de ne pas toujours recréer les mêmes paternes esthétiques et narratifs.