Durant la seconde guerre mondiale, les artistes, tous domaines confondus, eurent pour mission  d’assurer la solidarité du peuple à l’effort de guerre, mais aussi de proclamer et défendre l’émancipation asiatique. On considère aujourd’hui qu’il y eu deux grandes méthodes pour y arriver. Une partie des artistes va faire appel à l’imaginaire collectif pour renforcer la solidarité nationale et l’autre va chercher un rendu dramatique par des compositions spectaculaires afin de galvaniser le spectateur. On appelle ces derniers les martyrologes.

Les nationalistes vont surtout être des artistes du nihonga, faisant appel aux symboles nationaux. A travers les sujets peints, il s’agissait de faire réagir l’imaginaire du peuple en faisant écho à leur instinct national. Les symboles que l’on va retrouver le plus souvent sont donc les fleurs, les oiseaux, les paysages traditionnels, les symboles bouddhiques, mais aussi les femmes fantasmées. Entre 1937 et 1945, on note aussi la fréquence de divinités comme Acala,Yamantaka ou Râga, qui expriment la volonté du pays à prendre les armes pour défendre la justice et le droit. Les artistes utilisèrent aussi les figures de héros légendaires comme Kusunoki Masashige.

Passons a la deuxième catégorie, les martyrologes, emmenés par Fujita Tsuguji. Si la plupart des scènes de guerres ne sont intéressantes que pour eur aspect documentaire, d’autres vont avoir une plus grande importance symboliques et vont ammener le spectateur à réagir. On dénombre trois phases principales dans la peinture de guerre japonaise: La guerre de Chine, les défaites a Midway et Guadalcanal et la guerre du pacifique en général. Certains peintres alimentèrent le mythe du kamikaze et le thème du sacrifice devint récurrent. La volonté des martyrologes se matérialisa avec Fujita Tsuguji, plus grand peintre de la période, mais aussi le premier peintre reconnu de son vivant par les occidentaux.

Sous son influence, les peintres réalisèrent des scènes de massacre inouies, ou la violence est outrancière, ou la matière est visible, ou les visages sont déformés par la douleur et l’horreur. L’une des toiles les plus célèbres est celle ci dessous, « Mort lumineuse aux Iles Attu ». Elle fut réalisé au retour de Fujita d’une mission dans le pacifique, en 1943, et est adapté d’un fait historique, le massacre de 2500 soldats réservistes par les américains dans la volonté de reprendre les îles Aléoutiennes. La mer se confond avec le ciel, et l’on perçoit les bateaux des soldats débarqués. Ce tableau, c’est la violence  galvanisée à l’extrême. La violence du combat, de la peinture, tout se confond dans une couleur marrons, que les corps soient vivants ou morts. On trouve aussi, en parrallèle, une vague de réalistes, comme Matsumoto Shunsuke.

Voici quelques autres tableaux de l’époque, et à la semaine prochaine pour autre chose. Gutai je pense. On fera un saut dans le temps. J’ai pas envie de vous gaver avec la redéfinition de l’objet artistique dans les années 50, c’est un peu trop branlette intellectuelle sur les bords, je trouve.