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Autant vous prévenir tout de suite, 9.03 m ne fait pas partie de la catégorie de jeux que l’on a l’habitude de voir. Si vous cherchez un gameplay, des mécaniques, un challenge, passez votre chemin. 9.03 m, c’est, selon ses créateurs, une sorte d’art game, avec un vrai propos derrière. Je vous conseille de jouer au jeu avant de lire cette chronique : il est disponible sur Steam à 2 euros, pour environ 1/4 d’heure de jeu. C’est court, et un peu cher. A vous de voir.

Acheter 9.03 m

9.03 m a été développé par une petite équipe écossaise, Space Budgie. Ils disent d’ailleurs créer des jeux uniquement quand le soleil n’est pas là… C’est à dire, souvent, l’Ecosse n’étant pas réputée pour sa fantastique météo. Mais revenons au jeu. 9.03 m est un jeu à la première personne, avec très, très peu d’interactivité. Vous vous retrouvez sur une plage de San Francisco, et vous voyez, au loin, une silhouette. Vous prenez tout d’abord le temps d’écouter une jolie musique au piano, très mélancolique, et d’admirer un aspect graphique simple et efficace. Vous avancez, et cette silhouette se transforme en objet que vous allez tourner pour cliquer sur un papillon. Une fois cela fait, le papillon se transforme en lumière blanche, la mer se retire, et vous avancez à la silhouette suivante. Puis vous finissez le jeu en 15 mn, en comprenant le sens de tout ça.

9.03 m est un jeu sur le tsunami qui a frappé le Japon, en 2011. A San Francisco des débris de ce tsunami ont atterri, au cours de l’année, et tout le jeu est chargé de ce genre de métaphores. Chaque silhouette aura une signification. Un couple, un homme seul, un enfant, etc… Et peu a peu, si vous vous retournez, vous allez vous rendre compte de la distance que vous avez parcouru. Une distance qui fait écho à celle de la vague qui a frappé l’archipel nippon.

9.03 m, c’est un jeu fait à partir de pas grand chose. Mais qui avec une justesse de propos, et un très belle séquence finale, arrive a faire passer son propos sans manichéisme. Et c’est très agréable. Il reste alors le débat de la durée de vie du jeu, et de son gameplay bancal quand il n’est pas inexistant. Une belle expérience, et un beau message, dans tous les cas. Le genre de démarche que l’on aimerait retrouver plus souvent. En course pour l’IGF 2014, dans la catégorie étudiante, 9.03 m a de grandes chances de se démarquer.

9.03 m, de Space Budgies

Studio composé d’Albert Elwin, Karl Inglott, Mus, Phil Cooper King, Melophilus et Ronan Quigley

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Tétris

Il m’arrive souvent de me plonger dans un jeu ou une oeuvre sans rien en savoir, ou presque. Cela m’a permis d’avoir de très bonnes surprises, au cinéma comme en jeux vidéo. Puis des fois il arrive que je me retrouve totalement dépité face une création qui ne me parle pas du tout… Vous l’aurez compris, 9.03 m rentre dans cette deuxième catégorie. Après avoir récupéré le jeu sur Steam à la seule vue de ses paysages en nuances de bleue/mauve, je me suis retrouvé à errer dans une plage – aux frontières invisibles – avec quelques notes de piano et le bruit de l’eau en fond. Combiné avec les objets qui parsèment notre progression, voilà tous les éléments qui signent le propos de titre. Le problème ? A défaut d’avoir été sensibilisé en amont, il m’a fallu atteindre le panneau final pour comprendre la raison pour laquelle je m’endormais sur mon clavier depuis 15min. Non désolé Space Budgies, votre intention est louable, mais même en reversant la moitié des revenus à « Aid For Japan », cela ne fait pas de 9.03 m un jeu intéressant à parcourir – et encore moins à acheter !
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