Rogue Legacy

Premier « gros jeu » sur PC du tout jeune studio canadien Cellar Doors, je vous présente Rogue Legacy. Mais à quoi on va bien pouvoir avoir droit avec un titre pareil ? Rogue Legacy, voyons voir… Quel suspense insoutenable ! OK, je vous la fais courte, oui, c’est bel et bien d’un Rogue-like qu’il s’agit. L’ancêtre tout en ASCII n’en finit pas de faire des émules, et si les graphismes ont évolué, le principe, lui, reste le même. Vous évoluez dans un donjon généré aléatoirement (ou presque), et surtout, la mort de votre personnage est définitive. Pas de « Continue ? », c’est comme ça, c’est la vie… ou la mort, c’est vous qui voyez.

ROGUE… JE SUIS TON FILS !

Dans Rogue Legacy, vous incarnez un chevalier sans peur ni reproche, et sans espoir de vivre bien longtemps non plus. Votre but est le même que celui de votre illustre père, à savoir entrer dans un château maudit et y trouver le remède qui pourra soigner le roi à l’agonie… Ou pour redorer le blason familial… Ou pour la fortune et la gloire… En fait on s’en fout un peu. Ce qui est sûr, c’est que vous allez mourir (souvent), et que vous allez transmettre votre quête, et surtout votre or, à vos descendants. Car c’est bien connu, l’argent est le nerf de la guerre, et il va vous en falloir un paquet pour venir à bout de cette foutue baraque. En plus, elle fait pas les frites. Ahem !

Le coeur du jeu est là : entrer dans le château, parcourir quelques salles, amasser un max de thunes pour finalement mourir. La retraite, c’est pour les tatas. Vient alors le moment délicat ou vous choisissez votre héritier. On va quand même pas partager les gains entre plusieurs péquenots qui vont clamser dans cinq minutes, si ? Bref, vous avez le choix entre trois nouveaux chevaliers ou chevalières (on les enfile pas au doigt), qui ont chacun une classe aléatoire, et un ou plusieurs traits, aléatoires eux aussi.

Les classes sont somme toute assez classiques, allant du Paladin capable de parer avec son bouclier à l’Archimage disposant de sorts dévastateurs, en passant par le Barbare ou le Shinobi. En gros : tank sac à vie, furtif vicieux ou lanceur de sorts. Mixez les archétypes, et vous obtenez quelques classes hybrides assez sympa, plus une spécialisée dans la recherche de sous et de trésors. Ce qui fait vraiment la différence de Rogue Legacy, ce sont les traits caractéristiques de vos personnages. Avouez que parcourir un donjon truffé de monstres, c’est bien plus compliqué pour un nain aux bras courtauds. Ces traits, qu’ils soient physiques, psychologiques ou qu’ils affligent une maladie à votre champion, changent pour la plupart d’entre eux la façon d’aborder l’exploration du domaine. Regagner de la magie en défonçant la déco locale, s’envoler à la moindre claque ou voir le monde à l’envers peut altérer votre façon de jouer de manière radicale. Lâcher des bordées d’injures ou des caisses en courant, en revanche, ça change pas grand chose, mais ça fait sourire, au moins au début.

C’est bon, votre choix est fait ? Alors préparez vous à l’assaut !

Votre héros en mauvaise posture

ASSAUT SUR LE CHÂTEAU 13

Ahah, je vous ai bien eu ! Non, vous n’entrerez pas tout de suite ! Parce qu’il faut savoir que l’or durement gagné par votre ancêtre, vous allez le perdre. Et oui, c’est moche, mais c’est comme ça. Pour entrer dans le fameux château, vous allez devoir payer un tribut à Charon, le Passeur, qui réclame tout simplement la totalité de ce que vous possédez ; mais comme c’est un brave type, il vous laisse quand même vos fringues et le bout de métal que vous appelez une épée. Morale, rien ne sert de stocker, il faut dépenser en points. Points de santé, de magie, de force, votre fortune vous sert à améliorer l’ensemble de vos personnages en rénovant le manoir familial. Chaque étage retapé correspond à une statistique, ou bien débloque l’accès à une nouvelle classe. Une fois le ménage terminé, trois PNJs vous proposent leurs services, ou plutôt vous les monnayent : le forgeron vous vend… (suspense)… des armes et des armures, à condition d’avoir trouvé le schéma correspondant dans vos vies antérieures ; l’enchanteresse, elle, applique des runes à votre équipement, qui vous permettent entre autres de dasher, de faire un double saut ou de voler la vie et le mana de vos adversaires ; l’architecte, enfin, vous permet de verrouiller le château tel qu’il était avec votre dernier personnage, pour pouvoir le parcourir de fond en combles.

Vous savez quoi ? Vous êtes enfin prêt à entrer dans le château ! Scrolling 2D horizontal – OK, saut – OK, attaque…

Et là, BIM, vous êtes mort. Trente secondes montre en main. Il faut dire que la mort est le passe-temps favori de vos chevaliers (quels faignants !), qui, tout valeureux qu’ils sont, ne feront pas long feu contre les hordes de monstres et les pièges qui peuplent le château… en tout cas au début. On apprend petit à petit à se servir de l’épée, des différents sorts, du dash absolument vital, et à comprendre les forces et faiblesses des ennemis et de nos propres héros. Oui, c’est du metroid-vania (ouh le gros mot) pur jus et bien retors. Et surtout, on comprend vite que descendre à la cave chercher la réserve de pinard, c’est pas une bonne idée ! Le donjon est divisé en quatre zones, chacune abritant un boss à défaire avant le combat final. Dans l’ordre : le château, la forêt, la tour nommée Maya et les oubliettes, qui portent le joli nom de Darkness. Si les deux premières zones vous laissent croire que la progression va être rapide, les deux dernières font vite déchanter, et on se surprend à multiplier les séances de nettoyage intégral pour encaisser un maximum de sous et améliorer ses persos.

Portrait de famille

TOUT CE QUI BRILLE N’EST PAS OR

Alors soyons clairs le jeu ne brille pas par sa qualité esthétique. Ça ressemble à s’y méprendre à Terraria, en moins joli. N’empêche que les dessins, les animations et la musique résolument rétros font mouche, et on fonce tête baissée sus aux squelettes et autres démons, encore et encore et encore, au fil des morts et successions, jusqu’à épuisement total. Vous l’aurez compris, le jeu se révèle terriblement addictif, à condition d’adhérer au principe du Rogue-like. Même la musique, qui finit fatalement par taper sur le système au bout d’une heure, participe à cette expérience d’éternel recommencement. On récidive sans cesse, avec acharnement, en espérant grappiller quelques deniers de plus à la prochaine run et enfin mettre une dérouillée au boss final… après quelques essais infructueux bien sûr.

Et quand vous pensez vous être finalement débarrassé de cette malédiction, le jeu vous propose un New Game +… Et là, retour à la case départ. Ou presque. Les ennemis sont plus puissants, bien sûr, mais vous gardez toutes vos améliorations. Trop facile ? Vous en jugerez vous mêmes… Dans tous les cas, vous y retournerez !

Votre demeure - pas la dernière

Non, Rogue Legacy n’est pas un jeu simple. Non, il n’est pas particulièrement beau, et non, il n’est pas révolutionnaire. Mais qu’est-ce que c’est bon ! Si vous entrez dans ce château, vous n’en ressortirez pas avant de l’avoir retourné dans tous les sens, et surtout d’y avoir fait crever une bonne centaine de vos chevaliers. Si vous n’avez pas peur des crises de nerfs, des morts bêtes et surtout si vous aimez le genre, on ne peut que vous conseiller d’enfiler votre plus belle armure, et de foncer. Pour moins de 15€ hors promo sur Steam, ça serait dommage de s’en priver !

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Krystal Warrior

Avant, je pensais être mauvais en jeux de plate-formes. Mais ça, c’était avant Rogue Legacy ! Et pourtant, malgré les branlées monumentales que j’ai vécues en y jouant, jamais je ne me suis senti frustré. Hyper addictif et bien chaud comme il faut (surtout quand on est un manche), je le conseille à tous ceux qui aiment s’énerver devant leur ordinateur, insulter le jeu et balancer la manette en prétextant que c’est de sa faute si vous êtes morts lamentablement !
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