GTA_BotGT

Grand Theft Auto IV aura marqué un tournant dans l’histoire de Rockstar. Les écossais de R* North se sont par le passé amusés à varier les plaisirs en s’essayant à des genres divers. Ils ont goutté à la démesure, offert aux joueurs des époques et des climats différents ou bien ont brassé nombre de cultures dans leurs jeux. Le pari réussi de 2008, c’était donc de pondérer les limites de leur licence pour se concentrer sur un drame, une histoire d’émigré malfrat perdu dans la grande pomme et sa folie. Un an plus tard, The Lost and Damned proposait de se replonger dans une autre Liberty City : celle des bikers antisociaux et parias. Enfin, en cette même année 2009, The Ballad of Gay Tony nous offrait une nouvelle facette de la société. Toujours sans a priori, toujours avec légèreté mais aussi toujours sans pincettes : vous êtes les bienvenus dans le monde de la nuit et du clubbing new-yorkais !

NUITS NEW-YORKAISES

The Ballad of Gay Tony est un jeu vidéo d’action-aventure et de tir en vue objective dans lequel le joueur fait l’expérience d’une perspective à la troisième personne(1). Pardon ? Vous savez déjà tout ça ? Vous m’en voyez ravi ; du coup permettez-moi de passer directement à ce qui fait de BotGT le plus grand GTA sorti à ce jour. Oui, pas besoin de mâcher mes mots : d’une part c’est assez difficile à l’écrit, convenons-en, et d’autre part vous êtes libre d’exprimer votre désaccord après lecture si votre esprit critique le demande à cor et à cri.

Le lieu : une boite de nuit new-yorkaise, Maisonette 9. Le temps : une heure du matin, la nuit ne fait que commencer. La musique : No Security de Crookers. Le personnage ? Luis Fernando Lopez : vous. Vous êtes en plein quartier huppé de Liberty City au beau milieu de la nuit et vous vous demandez vraiment ce que vous foutez là… Qu’importe, l’ambiance est festive, le champagne coule à flots et les femmes sont sur la piste de danse. Le lendemain matin, cinq minutes après, vous vous réveillez avec un sacré mal de crâne. Mais ce n’est rien comparé aux appels respectifs de votre mère et d’Anthony Prince… Votre mama dominicaine s’inquiète de votre mode de vie, elle aimerait que vous repreniez les études. Vous la rassurez avant de répondre à Anthony « Gay Tony » Prince, votre patron, qui vous annonce être dans la merde jusqu’au cou suite à un mauvais placement. Les dealers sont mauvais créanciers. Désolé maman, mais être un bon bras droit requiert aussi des muscles…

BalladOfGayTony-01

GROSSE POMME RONGÉE 

Henrique et Armando, vos vieux potes bêtas, en sont la preuve : le strass et les paillettes ce n’est pas votre monde. Malgré ça vous êtes ici chez vous et sans votre aide, l’improbable Tony Prince ne pourrait continuer à jouer au roi de la nuit avec les deux plus grosses boîtes de la ville sous son aile. Sous son plumage il y a aussi Evan Moss, son petit copain parasite et profiteur. Il n’a pas les faveurs de Luis, mais Gay Tony l’apprécie et on le voit souvent dans les parages.

Dans le petit monde des hautes sphères n’oublions pas Yusuf Amir, gentleman milliardaire arabe, qui nous laisse essayer les derniers prototypes de véhicules militaires, en tout bien tout honneur cela va sans dire. Vous commencez à voir le topo ? Pauvreté, richesse et ascension sociale, mixité culturelle, liberté d’expression et liberté sexuelle, addiction, travail et famille, combines et banditisme, minimalisme et grandiloquence : Liberty City c’est New York dans toute sa splendeur et sa décadence. Le monde dépeint dans la ballade de Gay Tony est complètement fou et irréel, toujours à 100 miles à l’heure. Malgré ça, son  univers est absolument crédible et familier de par les constats culturels et politiques dont il se moque.

BalladOfGayTony-02

BOL D’AIR FRAIS

Rockstar a donc compris qu’un titre peut se montrer ludique tout en apportant un certain regard (rien à voir avec Cannes). Si les protagonistes comme les situations dépeintes dans Ballad of Gay Tony sont rocambolesques, ce sont avant tout des charpentes pour aborder sans tabous mais avec cynisme les qualités et travers de chacun. Voilà qui est assez rare dans l’univers pétri de stéréotypes des jeux vidéos pour être souligné. Pour autant, tâchons de ne pas oublier qu’il s’agit d’un divertissement et non d’une thèse ! Si cette extension est belle et bien marquante grâce à son ambiance et son humanité, tant au niveau narratif que dans la ville elle-même (mais le caractère vivant de Liberty City n’est ici pas une nouveauté), elle reste avant tout une gaudriole. Tout comme Vice City en son temps, la formule marche car elle est soignée sur le fond comme la forme.

Nous l’avons suggéré au début de cette critique : la formule GTA (IV) est bien sûr identique dans cet épisode et elle marche toujours aussi bien. Outre la bande son house/électro/années 80 pertinente avec le monde de la nuit, les ajouts ne sont pas chiches. Nouvelles palettes d’armes et de véhicules loufoques disponibles, guerre des gangs, base-jumping et skydiving (en multi aussi), fight-clubs ou encore danse et jeu de boisson sont de la partie. On notera également que le système de notation de mission introduit dans Chinatown Wars fait ici son retour, et les missions peuvent donc être refaites après coup. Votre score varie en fonction du temps mit pour chaque job, de votre santé et des dégâts encaissé sur vos véhicules et il peut être mis en ligne pour comparer les tailles de vos scores.

BalladOfGayTony-03

Le monde de la Jet-Set et les bulles de champagne ne sont pas forcément vendeurs pour le joueur moyen. Mais grand mal lui prendrait de passer à côté de The Ballad of Gay Tony car ce serait manquer une histoire parfaitement maîtrisée et une aventure complètement folle, mais loin d’être ubuesque. Ce troisième et dernier segment de GTA IV ne cesse de surprendre par sa richesse et sa sincérité et, si ce n’est déjà fait, je vous conseille vivement de vivre ce récit de relation fraternelle entre deux amis soudés dans un monde de dingues et de castagne.

signature_tetris

: source Wikipedia. Un vrai journaliste d’investigation que je vous dit !

Krystal Warrior

Le meilleur GTA après Vice City ! Déjanté, fun, avec plein d’activités qui manquaient cruellement dans GTA IV (saut en parachute, fight club, DDR dans les boîtes de nuit pour les plus rigolotes). Bref, un épisode incontournable de la série.
Soit le premier à aimer cet article

Par :



Laisser une réponse