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Naughty Dog est certainement l’un des studios de développement qui a le plus apporté techniquement parlant dans le jeu vidéo durant cette génération de consoles. Avec des titres comme la série des Uncharted dont le succès n’est plus à démontrer, ils ont permis aux jeux vidéo d’atteindre une qualité jusqu’alors insoupçonnable, aussi bien graphiquement qu’au niveau de l’écriture et du gameplay. Après cette trilogie, le studio californien revient avec un titre plus mature, plus violent et bien plus maîtrisé : The Last of Us , abrégé en TLoU, leur dernier bébé infecté.

28 JOURS PLUS TARD

Sorti le 14 Juin sur PS3, TLoU est juste une énorme claque vidéoludique. On sent que les développeurs ont vraiment tout compris à comment créer un jeu vidéo. Cela peut se voir d’ailleurs rien que sur leur introduction qui prouve une fois de plus à quel point la narration est, comme le dirait Tétris, maitrisay ! Rien ne sera révélé ici pour éviter de vous casser l’ambiance même si globalement, il n’y a pas de grande surprise scénaristique.

Le monde a donc sombré dans l’apocalypse suite à une pandémie mondiale. Les hommes infectés par des spores se transforment peu à peu en créatures sauvages et champignonesques dont le seul but, si cela en est un, est d’errer et d’attaquer les quelques âmes encore humaines (et tondre les pelouses à l’occasion… seuls les vrais comprendront). Le joueur incarne donc Joel, un homme brisé, un homme qui pour survivre dans ce monde laissé à l’abandon et à la violence, est obligé à son tour de devenir violent et parfois même cruel. Son parcours l’amènera à croiser le chemin d’Ellie, une jeune fille de quatorze ans qui semble immunisée au virus. Joel, étant un adepte de la survie, se retrouve avec pour mission d’accompagner cette jeune fille chez un groupe rebelle nommé les Lucioles afin que ces derniers puissent créer un vaccin au fameux virus. Les deux partent alors pour un long voyage à travers les Etats Unis et ses nombreux dangers.

Le scénario est plutôt classique et nous fait revivre tout ce que l’on connaît déjà dans les mondes post apocalyptiques. Rien de très surprenant donc même si Naughty Dog a réussi à imprégner cet univers de sa patte et à conserver tout du long un ton propre au jeu sans avoir fait de concessions. On y ressent les influences des histoires de ces dernières années : un peu de The Walking Dead par ci, beaucoup de La route par là mais tout en gardant cette ambiance qui le rend unique.

Joel et Ellie 

WORLD WAR Z

Le jeu se divise en plusieurs phases distinctes : exploration, combat, fuite, infiltration. Lorsque le joueur se met à couvert, il peut passer en mode écoute grâce à la gâchette R2, ce qui lui permet de déclencher sa super ouïe (Superman n’a qu’à bien se tenir) pour réussir à positionner dans l’espace les ennemis les moins discrets (compétence également présente chez d’autres héros de jeux vidéo comme Code 47 et Lara Croft). En mode Survivant, ce super pouvoir disparaît ce qui rend Joel plus humain et plus fragile. Foncer dans le tas est un peu suicidaire dans TLoU et il est plus aisé de contourner plutôt que d’affronter… sauf si vous êtes comme Ecchi.

En combat, le joueur pourra s’éclater au corps à corps, aussi bien à l’aide de ses poings qu’avec différents objets contondants ou tranchants (batte, barre métallique, hache, etc). Il peut également utiliser le décor pour réaliser des finish moves d’une violence inouïe. Joel possède également tout un arsenal qu’il pourra améliorer avec le temps grâce à des établis et des pièces trouvées au cours de son périple. Des objets tels que des briques ou des bouteilles en verre sont disponibles à même le sol et peuvent être utilisés de deux façons différentes : soit pour exploser le crâne de ses adversaires (ce qui accessoirement est particulièrement jouissif), soit pour détourner l’attention des ennemis lorsque le joueur est à couvert (et non repéré) ce qui permettra de pouvoir passer discrètement d’une pièce à une autre par exemple.

Enfin, le joueur peut créer différents objets (surin, cocktail molotov, etc) depuis son sac à dos à partir de matériaux récupérés un peu partout. Il faudra cependant être prudent lors de la création de ces objets car l’action ne s’arrête pas et il faut un court laps de temps pour terminer chaque création. Rapidement, le joueur se rendra compte de l’importance de chacun de ces objets et fera en sorte d’avoir un peu de tout avant de se lancer dans une bataille.

Le choix est laissé au joueur entre action et furtivité, du coup chacun y trouvera son compte et son style (sauf pour certaines zones où il faudra tuer tout le monde pour continuer). On regrette cependant un mode coopération inexistant pour le solo qui aurait pu être bien entraînant (comme le dit si bien Ecchi, comme un tour de carrousel).

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LA ROUTE

Pour un blockbuster, Naughty Dog a été assez couillu pour ne pas être tombé dans un trop plein d’action et avoir au contraire laissé beaucoup de place à des moments laissant entrevoir l’euphorie de l’extase apathique (merci les cours de la fac), ou pour faire plus simple, beaucoup de moments de contemplation. Le tout est accompagné par des compositions signées Gustavo Santolaul… Santolalla (Watdafuck ce nom !), parfaitement en accord avec le thème et l’ambiance du jeu.

Les décors sont vastes et on se retrouve souvent à explorer pour trouver les ingrédients permettant de créer des objets, des pièces pour améliorer les armes, des documents, des BDs (que l’on ne peut malheureusement pas lire…) et des plaques à collectionner. Et puis juste pour la beauté des décors, on ne se lasse pas de tout regarder dans les moindres détails (en plus en étant curieux, on peut déclencher des conversations que l’on n’aurait pas pu avoir autrement).

Le seul reproche que l’on peut faire concerne l’IA qui est… particulièrement conne. Aussi bien alliée qu’ennemie. Le jeu souffre surtout du syndrome de l’alliée invisible tant que le joueur n’a pas été repéré. Du coup, ne faites pas attention si Ellie se met à courir un peu partout alors que des chasseurs se trouvent à moins de 5 mètres. Restez à couvert et continuez à jouer tranquillement. Ça vous pète certes l’ambiance mais comme tout le reste est (presque) parfait, on excuse ce petit gros défaut.  

Don't move biatch !

 

THE WALKING DEAD

Graphiquement, jamais un jeu sur console n’a été aussi beau et pas seulement pendant les cinématiques qui sont à tomber à la renverse. Chaque nouveau lieu, chaque nouveau personnage est un émerveillement pour les yeux (et même les plus défectueux). Énormément de soin a également été apporté aux détails, qui font toute la différence. Enfin, le plus impressionnant est sûrement la crédibilité des expressions faciales. Naughty Dog a réussi un coup de maître en les rendant aussi réelles.

Mais si le jeu me semble aussi beau, c’est aussi par le jeu d’acteur (et le casting des voix) qui transforment ces amas de polygones en personnages presque de chair et d’os. Un caractère propre à chacun, des mimiques, énormément de vie dans les dialogues, non c’est sûr que le tout est clairement bluffant. Au passage, je n’ai pas fait le jeu en VF mais je peux vous assurer que la VO est de très bonne facture.

*mode fanboy on*

J’espère de tout cœur que l’actrice qui a interprété Ellie recevra un prix pour son interprétation de malade… certainement le meilleur perso ever de tous les jeux vidéo ever !

Parenthèse fermée. Retour à la critique.

*mode fanboy off*

Ce qui est intéressant à voir, c’est que TLoU est une suite logique pour Naughty Dog et qu’on y retrouve un peu tout ce qu’ils ont fait ces dernières années. Tout d’abord, même si Tétris n’est pas spécialement d’accord avec moi, Joel ressemble quand même beaucoup à Nathan Drake (en plus vieux, je vous l’accorde). Ils ont bossé sur la neige dans Uncharted 2 : pas de soucis, maintenant qu’ils la maîtrisent, ils en remettent dans TLoU. On chevauchait de magnifiques destriers dans Uncharted 3 : On sait le faire donc on vous en met aussi dans TLoU histoire que tout cela serve quand même à quelque chose. Certains pourraient y voir un manque d’originalité de la part du studio californien de ne pas avoir tenté plus de choses originales, moi j’y vois une volonté de prouver qu’ils ont réussi à maîtriser totalement leurs outils. En gros le chien énervé nous montre qui est le boss. Et il a bien raison !

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I AM A LEGEND

Une fois le jeu terminé, si vous en voulez encore après cette quinzaine d’heures épiques, il vous reste toujours le multi. Et ça tombe plutôt bien car celui-ci est vraiment sympa même s’il ne propose que deux modes de jeu : Raid sur les provisions, sorte de Death Match en équipe avec une limite de 20 vies et Survivants qui est à peu près pareil que l’autre mode à la seule différence que cette fois-ci chaque joueur possède une seule et unique vie.

Dès le départ, vous aurez à choisir une faction entre Luciole et Chasseur et vous devrez faire survivre votre clan pendant 12 semaines (une partie équivaut à une journée). Dans les deux modes de jeu, le but sera de choper un maximum de provisions afin de nourrir votre clan que vous trouverez sur les dépouilles de vos ennemis achevés. Il faudra aussi récupérer un maximum de pièces qui, une fois la partie terminée, seront convertis en provisions. Ces pièces vous serviront tout de même en cours de partie afin d’améliorer vos armes ou acheter une armure afin d’être plus résistant.

Après chaque partie, selon le nombre de provisions que vous aurez gagné, votre clan grandira ou bien certains membres seront affamés voire malades. Des évènements aléatoires viendront compliquer votre progression et pour éviter leurs terribles conséquences, il vous faudra remplir des défis. En cas d’échec, des membres de votre clan périront dans d’atroces souffrances et ce sera bien évidemment votre faute. Bande de bâtards !

Pour rendre le multi plus attractif, il est possible de lier son compte FB (sans que cela envoie moults notifs et autres trucs chiants ni à soi ni à ses contacts) afin de se retrouver avec ses amis dans le clan. C’est toujours rigolo de voir les notifications suivantes sur la page principale du multijoueur : « Tétris est en train de rôtir un raton laveur », « Garrett fait un feu », « Lucky fait la vaisselle » ou encore « Ecchi est mort ». Ça ne casse pas trois pattes à un canard infecté, mais ça a le mérite d’essayer de nous impliquer un peu plus que si c’était des inconnus.

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The Last of Us est un très bon jeu. Magnifique sur de nombreux points, avec une ambiance terrible et évidemment quelques défauts ainsi qu’un scénario classique, rares sont les jeux à être d’aussi bonne qualité. Son multi est cohérent avec l’histoire et permet juste de renouveler l’expérience et l’intérêt du joueur une fois le solo terminé. Sur cette fin de génération, Naughty Dog a tout donné pour créer un jeu qui restera dans les mémoires et qui ne laisse présager que du bon pour l’avenir du jeu vidéo !

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