DEHR
 Il y a maintenant plus de dix ans, sortait un jeu développé par Ion Storm devenu culte aujourd’hui et que joueurs comme professionnels n’ont cessé d’encenser. Ce jeu c’est Deus Ex. Ce jeu, je n’y ai pas joué (lancez moi vos pierres, j’aime ça).  En revanche, j’ai passé beaucoup de temps dernièrement sur Deux Ex Human Revolution, la relève d’Eidos Montréal. Certes je ne pourrais du coup pas me lancer dans un comparatif chiant entre DEHR et son prédécesseur ou écrire une critique aussi bonne que celle de Pipomantis. Mais je vais tout même me lancer (contre le mur) et essayer d’en parler à ma manière (c’est-à-dire mal).

PATRON, JE VEUX UNE AUGMENTATION !

L’histoire se déroule en 2027 soit 25 ans avant les évènements de Deus Ex premier du nom. Le joueur incarne le très classieux Adam Jensen, ancien agent du SWAT reconverti en chef de la sécurité à Sarif Industries, le géant en biotechnologies et augmentations mécaniques. Suite à l’attaque du siège social, Adam est gravement blessé par des mercenaires et Megan Reed, son amante et scientifique de renom, est tuée. Les médecins n’ont  d’autre choix que de procéder à l’augmentation quasi-totale d’Adam pour pouvoir le sauver. Six mois plus tard,  Adam est de retour et est bien décidé à venger la mort de Megan en retrouvant la trace du commanditaire de l’attaque.

 Pour être franc, je n’ai pas du tout accroché à l’histoire de DEHR. Je l’ai même trouvé chiante et sans surprise. C’est dommage parce que le héros a tout de même une classe et une présence/prestance incroyables et une voix en VO trop seske et qu’avec un univers pareil, il y avait beaucoup de matière à exploiter. Après, ça ne m’a pas empêché de le terminer 3 fois (mais j’y reviendrais plus tard). Ce que j’ai peut être préféré dans la trame scénaristique est le système de dialogue qui, contrairement à Mass Effect, est tout de même bien ardu surtout sans l’augmentation adéquate (les variations entre les choix sont très légers, il est donc simple d’échouer) et les conséquences que peut avoir certaines décisions à court ou à long terme.

« Attention chérie, ça va couper ! »

[SPAM] VOUS VOULEZ AUGMENTER LA TAILLE DE VOTRE PENIS ?

Si vous croyez que j’en ai fini avec ce qui m’a déplu dans DEHR vous vous êtes fourrés le doigt dans l’œil, et bien profond en plus. Je n’ai pas accroché à l’histoire, mais ce n’est pas non plus ce qui me dérange le plus. En revanche, une chose a bien failli me faire décrocher : les boss. J’ai été frustré à chaque rencontre avec l’un d’eux (heureusement encore qu’il n’y en a pas beaucoup hein). Mais c’est quoi ces mecs ? Qu’est ce qu’ils foutent là bordel ? Pourquoi ils sont surpuissants ? Et là tu regrettes d’avoir mis le jeu dans la difficulté maximale, de t’être développé comme personnage furtif et de n’avoir du coup dans ton équipement qu’un pistolet avec un silencieux et un fusil tranquillisant. Fusil qui ne sert d’ailleurs à rien puisqu’en plus d’être increvables, ces fuckings boss de mes deux résistent au sommeil ! Putes ! Ces boss sont une vraie plaie à battre et des moments de pure frustration

Un autre point m’a un peu embêté durant ma première partie : les augmentations du personnage. Quand vous gagnez un niveau, vous avez des points de compétences à dépenser pour améliorer votre héros… jusque là, tout va bien. Le problème c’est qu’il y a un déséquilibre sérieux dans ces augmentations. Certaines sont vitales et sans elles le jeu est moins fun, d’autres sont totalement inutiles alors que sur le papier leur description est plutôt aguicheuse.  J’ai pu toutes les essayer vu que dans mes trois parties j’ai joué : un Adam furtif, un Adam bourrin, et un Adam parfait (pour débloquer les succès Pacifiste  et Il est passé par ici). Dans cette dernière partie, j’ai dépensé mes PC uniquement pour les améliorations UTILES et du coup je me suis rapidement retrouvé avec plein de points en réserve.

« Les lumières de la ville »

AUGMENTÉ DE LA TÊTE AUX PIEDS

 Depuis le début, je défonce le jeu alors qu’au final j’ai passé beaucoup de temps dessus et que j’ai pris mon pied. L’univers est bon, très bon même. En tant que rôliste, je préfère clairement les ambiances cyberpunk et space-opera à l’heroic-fantasy. DEHR a donc un background qui avait tout pour me plaire. Ici c’est crade, ça pue la misère, c’est sombre, un peu glauque donc c’est forcément bien. Le seul défaut c’est qu’on peut pas se taper les putes (Adam Jensen n’aurait plus de zizi ?). Les maps ne sont pas forcément gigantesques mais pour les férus d’exploration, ce sont des heures et des heures à fouiner dans les moindres recoins, accomplir les quêtes annexes, lire tous les journaux électroniques, pirater tous les ordinateurs et portes verrouillés… Haaa, le piratage ! C’est tout de même la chose que j’ai du faire le plus sur mes trois parties. Le système est simple mais terriblement efficace (enfin sur PC, parce que sur console…). Même si les développeurs laissent le choix sur la façon d’évoluer dans le jeu, c’est tout de même beaucoup plus amusant de jouer en mode pirate (informatique, pas à la Jack Sparrow hein) explorateur furtif et surtout…. Ça rapporte plus d’XP ! Du coup, si vous ne prenez pas les compétences de piratage, ou que vous la jouez en mode bourrin méga badass, vous passerez, à mon sens, à côté du jeu. D’ailleurs un conseil, désactivez toutes les aides en début de jeu, parce que les objets en surbrillance, c’est moche et ça aide beaucoup trop (n’est ce pas Ecchi ?).

Il y a une dernière chose super importante, DEHR est un jeu qui fait réfléchir. Pas forcément de la même manière qu’un Docteur Fukushima ou un Professeur Etron, mais il pose des questions d’éthique et d’ordre moral. J’ai adoré le film Bienvenue à Gattaca d’Andrew Niccol dans lequel les bébés sont « sélectionnés » par les parents pour qu’ils soient parfaits (bonne vue, bonne santé, etc). Deus Ex, c’est pareil mais avec le mythe du surhomme.  La génétiques, les augmentations (aujourd’hui on parlerait plutôt de prothèse), ça existe et c’est en train de bien se développer. Dans le jeu, il s’agit du début de ces transformations mi homme mi machine. Si vous pensez que c’est tip top cool d’être augmenté comme Adam Jensen, faites attention à la double lecture présente dans le jeu.

 

« Toc, toc, toc ! »

C’est vrai que j’ai pas mal craché sur le jeu mais j’y ai passé tout de même plus de 60h. Je me suis bien éclaté durant presque toutes les phases de jeu (les boss c’est des connards) et c’est là le plus important. J’ai été embarqué totalement par l’univers, transporté par la BO et les doublages en VO, mais je n’ai absolument pas été porté par l’histoire. Ce qui est dommage parce que le sentiment que j’ai à son égard est du coup très mitigé. Mais il s’agit d’un bon RPG à la sauce cyberpunk que je vous recommande. DEHR, c’est un peu comme la fille qu’on aime. Elle a ses petits (ou gros) défauts mais c’est ce qui fait aussi son charme. Oui j’essaie de mettre une petite touche positive à cette critique mais je pense que c’est un échec… Ha je le savais que j’aurai du m’implanter dans le cerveau cette augmentation pour la rédaction.

 

Bonus Stage: Je suis fier de vous présenter le premier homme aimant (screen pris lors de ma 3e partie).

 

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