Jet_Set_Radio

Ça faisait quelques temps qu’avec Tétris, on en avait marre d’être des gens civilisés. On voulait devenir des rebelles, des vrais. Comme la pose bosozoku ne fait pas fureur en France, on a décidé de laisser s’exprimer notre « talent » graphique sur les murs de la ville. Après quelques courses poursuites avec la BAC et autres gallinacés, on s’est rendu compte que cette vie n’était pas faite pour nous. Mais la flamme du vandalisme brûlait toujours. Conscients qu’il était moins risqué de commettre nos méfaits dans un monde virtuel, nous avons ressorti du placard cette bonne vieille Dreamcast et avons lancé Jet Set Radio.

 

WESH GROS, BIEN OU QUOI ? 

Développé par Smilebit, pour le compte de SEGA et sorti en 2000, Jet Set Radio peut aussi se targuer d’être le premier jeu 3D en cell shading (aspect « cartoon » obtenu grâce à des textures flashy aux contours marqués). Le joueur dirige le gang des GG’s, avec Beat (pour « rythme », on est bien d’accord) à sa tête. Votre objectif ? Devenir le gang le plus influent de Tokyo-To. Cette charmante bourgade bigarrée sert de terrain de jeu à trois bandes de loubards : les Love Shockers, les Poison Jams et les Noise Tanks.  Comme tout canidé qui se respecte, vous marquerez votre territoire à coup de bombes de peinture.  La ville est effectivement recouverte de tags, chaque gang ayant sa signature. Comme vous le précisera l’office du tourisme de la ville, à Tokyo-to le moyen de locomotion préconisé, c’est le roller. A vous vitesse et liberté de mouvements !

 

« Hey, mon camion ! »

«  C’EST PAS PAR LA ! C’EST PAS PAR LA ! »

Le décor est posé, mais comment donc parvenir à vos fins ? Il faudra en un temps limité recouvrir les tags des bandes adverses pour que le quartier devienne vôtre. Outre une gestion de la caméra un peu laborieuse, seule votre maîtrise des patins vous permettra d’atteindre tous les endroits où se situent les tags grâce à vos sauts majestueux et vos grinds (la carte répertoriant leur emplacement n’est pas non plus négligeable). Mais il vous faudra au préalable collecter des bombes de peinture afin de vous faire une petite réserve.

Les tags sont divisés en trois catégories : les petits que vous pouvez faire en un jet de peinture à la volée, les moyens où vous devrez réaliser  3 QTE et les grands où vous aurez besoin d’un bon nombre de bombes (d’où la judicieuse collecte en début de partie). Si vous échouez lors des QTE, pas de soucis, vous reprendrez le tag au même stade mais votre nombre de bombes diminuera drastiquement.

 Evidemment taguer ne plaira guère aux autorités et vous vous retrouverez rapidement poursuivi par la police, avec le téméraire et empoté capitaine Onishima et son gros calibre en première ligne,  puis par les forces spéciales, l’armée ou encore même des hélicos de combat. On ne rigole pas avec les jeunes délinquants à Tokyo-To !

« Héhé, course poursuite dans la téci, t’as vu! »

J’TE TAGUE LES FESSES ! 

Un autre mode de jeu consiste à poursuivre des membres des autres gangs et de… les taguer ! Au bout d’un moment, la toxicité des bombes aérosols aura raison d’eux et la présence d’éthers de glycol les empêchera de se reproduire. Bien fait pour eux !

En finissant des niveaux, votre bande gagnera en prestige (vandalisme +10) et d’autres taggueurs fous voudront ainsi vous rejoindre, chacun ayant ses propres caractéristiques. Ils vous proposeront des défis ou des courses et si vous remportez ces épreuves, ils deviendront à leur tour des GG’s (c’est un peu le monde à l’envers mais bon).

En fonction de votre réussite à la fin du niveau, un score vous sera attribué. Différents paliers récompenseront les amateurs de high score, de l’honorifique titre de « Jet » au grotesque « Pédale ». Le tout bien évidemment, pour vous pousser à vous surpasser en refaisant les niveaux déjà complétés.

« Grinde au dessus d’un nid de coucou! » 

T’ES VRAIMENT QU’UNE PEDALE !

 Mais au fond, qu’est-ce que c’est que cette radio ? La Jet Set Radio n’est pas du tout réservée à l’élite, comme son nom peut le laisser  penser, mais c’est au contraire une radio pirate qui s’adresse à la culture underground. Professor K, le charismatique DJ et hôte de la station, sera l’homme qui vous narrera l’histoire tout au long du jeu. Avec sa coupe déstructurée et sa verve inégalée, Professor K fait des flashs infos sur la guerre de gangs entre chaque niveau, et c’est également lui qui vous fera bouger avec fracas au rythme des battements. Entrainante, funky, pétillante, hardcore, et autres adjectifs flatteurs, la musique de Jet Set Radio est à la fois extrêmement japonaise et parfaitement adaptée à l’univers chatoyant de Tokyo-To. Mash-up de musiques électroniques, hip-hop et rock, la petite trentaine de morceaux disponible sur le GD-rom aura de quoi vous faire taper de la roulette de nombreuses heures durant.

 Jet Set Radio est l’un des rares jeux à avoir pu aborder le thème de la délinquance sans avoir créé de polémique par la suite. C’est aussi un jeu extrêmement frais et qui se consomme sans détours grâce à son approche très arcade. Un jeu novateur et audacieux donc, mais aussi un jeu avec une marge de progression importante et un potentiel fun illimité. Adulé par la critique, il n’aura pas transformé l’essai en terme de ventes. Aujourd’hui encore, Jet Set Radio reste vraiment agréable à jouer et n’a pas perdu de sa superbe. Il serait donc idiot de passer à côté. T’ENTENDS JEUNE DELINQUANT ?!

signature_krystal_warriorsignature_tetris

Soit le premier à aimer cet article


Laisser une réponse