Bit_Trip_Runner

Lorsqu’Alex Neuse, ancien employé de LucasArts, quitte son poste de directeur de la création chez Santa Cruz Games en 2004, c’est avant tout pour jouir de plus grandes libertés créatrices. Le genre de libertés qui vous permettent de laisser parler votre amour de l’Atari 2600 et de se lancer dans le développement d’une série de jeux s’appelant, mettons, « 8-Bit: A series of six new classics in the 8-bit style for humans who enjoy fun ». Un titre qui – vous en conviendrez – en jette pas mal et annonce tout de go la couleur. Dans la Bit.Trip Saga il ne s’agit donc pas du tout de trucs salaces mais bel et bien de voyage rythmé au gré des pixels. Des gros pixels. Des gros pixels en ‘achdé et aux couleurs flamboyantes même. Chez Gaiden Games on ne cache pas son amour des vieux bidules, et on le fait bien.

Il y a peu, la jeune et dynamique Keiko vous a parlé du premier jeu issu de cette série, Bit.Trip Beat, un jeu au dynamisme aussi mordant que son joueur après avoir subi de multiples défaites face à une difficulté très salée (ou épicée, c’est selon). Core et Void sont également sortis la même année mais c’est du quatrième jeu de Gaiden, sorti en 2010 sur le WiiWare et en février dernier sur Steam, que j’aimerai vous parlez aujourd’hui. Assez de détours, ce jeu de plates-formes vous met aux commandes du Commander Video à toute berzingue et se nomme, je vous le donne en mille : Bit.Trip Runner. Maintenant hop’ on cours vers le vif du sujet. Ha ha, Keiko rigole !

Bon je ne vais pas vous le cachez, le sourire que vous afficherez en jouant à B.TR risque parfois de virer au jaune tant le défi est élevé. Il ne s’agit en effet pas d’un jeu à mettre entre toutes les mains, et le simple fait d’en voir le bout constitue  un challenge en soi. Si vous n’êtes pas patient ou du genre à jouer à vos jeux en mode facile histoire de profiter peinards de l’histoire, passez votre chemin. De toute façon ici il n’y en a pas d’histoire ! A si pardon, suite à ses folles aventures intersidérales le Commander Video pose le pied à terre et… cours. Voilà c’est dit, on n’est pas là pour ça mais pour profiter du jeu de plates-formes à la fois si peu permissif mais si jouissif, et de la conception des niveaux sadique au plus haut point.

Un contraste chez le ressenti du joueur qui vient tout d’abord de la conception même du jeu (vous savez, ce qu’on appelle le gameplay dans les milieux huppé). Pour accéder au tant convoité écran de fin de niveau il vous faudra au préalable traverser ces derniers d’une seule traite. Pas de points de passage, à la moindre erreur vous revenez au départ en l’espace d’un battement. A vous donc de mettre vos réflexes à rude épreuve et de recommencer les niveaux jusqu’à les connaitre par cœur (ce qui ne vous sauvera pas la mise pour autant mes petits). Ces niveaux sont au nombre de 33, séparés en 3 mondes avec un boss au bout.

Chaque monde a un style graphique distinct, savant mélange de 2D sur le plan de jeu et de 3D relief – mais plat sur ton écran – en arrière-plan. Ce qui, si vous voulez mon avis (sans quoi je vous invite à allez boire un petit café), est du meilleur goût : un style épuré mais haut en couleurs qui marche en parfaite adéquation avec l’autre point crucial du gameplay : le fameux rythme (beat pour les intimes).

Pardonnez ma réticence à vous parler de ce point crucial, mais c’est que votre serviteur est comme qui dirait une vraie quiche pour tout ce qui à trait à la musique, aussi cet aspect aura su me faire pleurer (+3 heures de jeu non-stop pour finir le dernier niveau, qui dit mieux ?). Alors oui Bit.Trip Runner porte bien son nom, et c’est en grande partie grâce à vos oreilles affutées que vous progresserez dans les niveaux aux doux sons d’une mélodie chiptune résultant de vos mouvements.

Des mouvements qui sont au nombre de 5 (à débloquer au fil de l’aventure). Soit pas assez pour vous emmêler les pinceaux outre-mesure, mais suffisamment pour rester crispé sur vos touches. Car vous vous en douter certainement si vous êtes déjà familier avec les jeux de Gaiden Games, aux niveaux tortueux et au gameplay pêchu s’ajoute une vitesse de défilement de l’écran assez incroyable. Il arrive souvent que les yeux décrochent, et pourtant le jeu parvient toujours à rester lisible grâce à ses motifs récurent et  sa bande-son, et ne devient jamais frustrant.

Beat.Trip Runner est un jeu qui se destine aux plus vieux joueurs d’entres nous (avec une fibre nostalgique), ou à ceux que d’aucuns qualifieraient de « harcore gamers ». Finir le jeu en mode normal constitue une vraie épreuve, et quand on sait qu’il nous offre en plus de cela des lingots à récolter pour obtenir un high score « parfait » (ainsi que le mode de jeu qui en découle) et son lot de niveaux bonus, les plus acharnés d’entres vous ne sont pas prêt d’en voir le bout ! De mon côté je ne saurai que trop vous conseiller de vous le procurer (pour peu que vos nerfs soient solides), et je prie pour que Gaiden daigne sortir les autres jeux de la série sur PC !

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