Mass_Effect

S’il y a un type de jeux que j’idolâtre, ce sont bien les RPGs, aussi bien japonais qu’occidentaux. Mais de tous, il en est un qui m’avait particulièrement séduit à l’époque. Etait-ce dû à ma qualité de fan de Star Wars ? Pas seulement pour sûr ; Bioware m’a fait rêver avec Knight of the old republic. Aussi,  quel bonheur de pouvoir enfin me poser, quelques années après, devant une de leurs nouvelles licences : Mass Effect. Un peu anxieux au début, je me suis finalement laissé tenter et emporté par cette aventure galactique hors du commun.

    

MON HEROS A MOI !

Après avoir lancé le jeu, me voilà aux commandes du fameux Shepard. Enfin pas encore, pour le moment, je dois le confectionner à ma façon. Pouvoir créer un perso de toute pièces, auquel le joueur puisse s’identifier (c’est-à-dire pour moi une jolie femme) est quelque chose qui n’est malheureusement pas proposé dans énormément de RPGs aujourd’hui et je trouve cela dommage. En plus, pour les plus feignants d’entre vous, il y a toujours la possibilité de choisir des personnages standards. Mais quel plaisir tout de même que ce moment de création, de naissance d’un personnage. Ça me rappelle mes longues heures de JDR que je perds à créer le perso que je veux être, celui auquel je pourrais m’identifier, celui à travers qui je vivrais d’incroyables aventures, celui qui… je m’égare un peu !

Outre le choix de classe varié : soldat, biotique, porte étendard, franc tireur et j’en passe, Bioware propose également d’établir le passé de votre Shepard, certes restreint, permettant une fois de plus de s’identifier à lui. Si ce choix n’a aucune influence sur la suite de l’aventure, c’est toujours agréable d’avoir une petite biographie de la vie passée de son bonhomme de polygones.

 

Il ETAIT UNE FOIS DANS UNE GALAXIE PAS SI LOINTAINE

Après avoir passé quelques longues minutes (une heure pour être précis) à la création de ma commandante, me voilà lancé dans l’histoire. En 2148, l’humanité découvrit sur la planète Mars les vestiges d’une civilisation disparue : les prothéens. Leurs connaissances permirent aux hommes un bond technologique incroyable, les rendant capable de dépasser la vitesse de la lumière. Depuis, l’homme a exploré les recoins de la galaxie, fondant de nouvelles colonies et rentrant en contact avec de nouvelles espèces extra terrestres. C’est ainsi que l’Alliance fut progressivement intégré au sein d’une communauté galactique vivant autour de relais cosmodésiques et ayant pour capitale une immense station spatiale nommée Citadelle (merci wiki).

Quelques années plus tard, en 2183, le commandant Shepard est envoyé sur Eden Prime suite à la découverte d’une nouvelle balise prothéenne. Mais la mission ne se déroule pas comme prévu, et la colonie est attaquée par des machines nommées les Geths. Va s’en suivre une aventure épique au-delà du réel, un véritable récit de science fiction et plus précisément de space opéra, d’une incroyable richesse.

DU K.O.T.O.R. 2.0 SURBOOSTE !

Pour les connaisseurs de Knight of the old republic, on retrouve dans Mass Effect énormément de points communs avec ce RPG : une histoire principale incroyable, entrecoupés de nombreuses quêtes annexes toutes aussi intéressantes les unes que les autres, l’exploration d’une galaxie gigantesque, la formation de son commando, un univers très riche, etc.

Comme dans K.O.T.O.R., le joueur sera amené à diriger son commando composé de Shepard et de deux de ses coéquipiers. Mais à ma grande déception, on ne peut contrôler que notre personnage. Adieu le passage d’un coéquipier à l’autre et donc la spécialisation des membres de son équipe dans des compétences dites secondaires. En revanche, les relations entre les membres de l’équipage ont été mieux réalisées. D’une part, parce qu’en nous appelant par notre nom de famille « Shepard », ils nous donnent une identité, absente dans KOTOR. D’autre part, car ils peuvent communiquer entre eux ou intervenir lors d’une conversation avec des PNJ comme s’ils voulaient en savoir plus sur les autres ou exposer simplement leur point de vue. Bon d’accord, tout ça est bien évidemment scripté mais une fois lancé pleinement dans le jeu, le doute subsiste. L’illusion est parfaite et renforce l’immersion d’une façon considérable. Comment ça je suis naïf ?

A la différence de K.O.T.O.R., Mass Effect est plus basé sur l’action. Fini donc, les combats en semi temps réel au tour par tour, place au semi temps réel tout court. Les premières fois, c’est assez déroutant. Les combats se révèlent cependant assez tactiques (à partir d’une certaine difficulté), vu que le joueur se trouvera amené à courir sous le feu de l’ennemi d’une planque à l’autre et se mettre à couvert pour éviter de prendre une bonne bastos en pleine gueule. Il est toutefois toujours possible de mettre les combats en pause afin de donner des ordres à ses coéquipiers, changer leurs armes ou lancer leurs pouvoirs biotiques.

Non je ne vous pas à un culte à K.O.T.O.R., bien que ce dernier soit juste génial, mais il faut dire qu’il y a tout de même pas mal de ressemblances. Ce n’est pas un mal, loin de là. Les histoires futuristes style Star Wars me passionnent à un point inimaginable et de ce côté j’ai été gâté, le background est juste ultra riche et ultra complet. Le monde de Mass Effect se révèle d’ailleurs beaucoup plus intéressant que celui créé par notre bon vieux George Lucas. Toutes les données se trouvent effectivement dans le codex que vous pouvez lire à tout moment du jeu. Et vous passerez énormément de temps à le lire si vous voulez tout connaître, des cultes des différentes races à la situation géo-politique actuelle en passant par les différentes guerres, et tout cela expliqué avec brio.

 

DU RIFIFI DANS LA GALAXIE

Qui dit RPG, dit forcément exploration, un des points les plus intéressants d’ailleurs dans ce type de jeu. Ici, ce n’est peut être pas forcément le plus passionnant mais Bioware a pris le risque de tenter quelque chose de novateur. Contrairement à K.O.T.O.R., la galaxie proposée ne s’arrête pas à 9 planètes (à l’époque, je trouvais ça d’ailleurs énorme). Il existe plusieurs systèmes soit des dizaines de planètes présentes dans l’univers. Bien évidemment, il n’est pas possible de toutes les accoster, mais la première fois que l’on ouvre la carte de la galaxie, on se sent ridiculement insignifiant devant cette carte gigantesque. On peut néanmoins cliquer sur chaque planète pour en lire un descriptif, certaines pouvant même être analysées. Seule une planète par système peut en revanche être explorée.

Ce n’est pas malheureusement pas la meilleure partie. A bord du Maïko, sorte de véhicule tout terrain armé d’une tourelle et de canons, j’ai exploré les vastes étendues que l’on me proposait, j’ai tiré sur les formes de vie, agressives ou pas, j’ai récolté par ci par là des objets. Mais j’ai trouvé dans l’ensemble que ces phases de jeu nuisaient au rythme et ce, surtout quand les planètes sont composées de nombreuses montagnes. J’ai crisé pour escalader un bord et au final je n’étais plus motivé pour explorer de fond en comble. Autre point négatif, certaines des missions annexes proposent de sauver tel individu… mais la mort et la désolation semblent régner dans la galaxie. Facilité de scénario ou flemme d’avoir à coder des évènements supplémentaires ? Je ne saurais dire, mais cela était constamment frustrant de partir sur ces planètes inhabités pour au final trouver l’individu mort.

 

UN TICKET POUR L’ESPACE !

S’il y a un truc sur lequel j’ai perdu beaucoup de temps, c’est bien dans la fiche de personnage. Je place dans ce terme tout ce qui a trait au système d’augmentation et d’inventaire. Quel temps j’ai pu passer à vouloir augmenter Shepard et mes coéquipiers de la meilleure façon possible, de les armer avec les meilleurs des calibres, de les protéger grâce aux armures les plus résistantes et de les booster avec des mods de porc. Le rôliste sommeillant en moi, pouvant enfin jouir pleinement grâce à cette personnalisation longue et fastidieuse mais néanmoins importante.

Oui, c’est aussi ça un RPG. Beaucoup de gestion de ses personnages et de son inventaire. Et malheureusement, les développeurs de Bioware ont limité cet inventaire à 150 objets maximum, autant dire que dalle. Le collectionneur que je suis, a pris un bon coup dans la poitrine : impossible de récupérer tout, obligé d’abandonner et de revendre au fur et à mesure mon équipement ou de le transformer en omni-gel afin de ne garder que l’essentiel.

J’ai parlé des mods un peu plus haut. Mais c’est quoi que ces machins là ? Disons simplement qu’il s’agit d’objets permettant d’améliorer votre équipement, et permettant de nouvelles compétences comme la regénération. Au début, ce n’est pas très utile mais on finit par comprendre l’importance qu’il y a à gérer régulièrement armes et armures pour ne pas se laisser impressionner par ses adversaires, surtout face à quelques krogans.

LA TERRE, TU L’AIMES OU TU LA QUITTES

Je me rappelle dans K.O.T.O.R. (ha encore ce jeu) que les choix moraux étaient très manichéens, soit tout blanc, soit tout noir, côté lumineux et côté obscur. On pouvait également jouer neutre, mais cela n’apportait pas grand-chose d’intéressant. Bref obligé de jouer le « gentil » ou le « méchant ». Cette perspective a été grandement amélioré dans Mass Effect vu qu’un personnage ne peut pas être tout gentil ou tout méchant. Malgré lui il fera des actions considérées comme bonnes ou mauvaises. Et une action bonne n’effacera pas une action mauvaise comme c’était le cas dans K.O.T.O.R. J’ai apprécié du coup, ces points de conciliation et de pragmatisme collant parfaitement avec l’esprit militaire que doit avoir un commandant. Soit on joue le commandant plutôt cool et s’intéressant aux autres, soit un militaire ultra strict et autoritaire qui garde le cap sur sa mission.

Un dernier point intéressant est de voir que Mass Effect a emprunté à tous les romans de science fiction militaire aussi bien militariste qu’épique. Les humains ont découvert il y a peu d’autres peuples extra-terrestres et ont rejoint leur communauté. Ils veulent cependant asseoir leur position, comme à leur habitude à cause de leur passé de conquérant, au siège du Conseil de la Citadelle. Par tous les moyens, ils veulent se faire remarquer et atteindre les hautes sphères de la galaxie. La plupart des humains ne font cependant pas confiance aux extra-terrestres qu’ils considèrent comme inférieurs. Une certaine apologie de la guerre se cache derrière ce scénario. Et le commandant Shepard représentera le visage de l’Humanité, en tant que Spectre, agents spéciaux au dessus des lois. Plus que jamais, ses choix auront des conséquences sur le futur de la galaxie. Mais quelques soient les conséquences de ses actes, il ne se détournera pas de sa mission principale.

Mass Effect est une pure merveille, accomplissement des précédents travaux de Bioware, et je me demande encore à l’heure actuelle comment ai-je pu attendre aussi longtemps avant de m’y mettre. Une histoire incroyable, des personnages charismatiques, un système de jeu bien rôdé, une bande son qui claque, que demande le peuple ? Malgré ses quelques défauts et légers bugs, que l’on oublie bien vite, il représente un monument du RPG space opéra occidental. Alors n’attendez plus et embarquez sur le SR1-Normandy !

kw

Soit le premier à aimer cet article


Laisser une réponse