Enslaved – If i die, you die !

Enslaved

La fin d’année commence à être bien chargée et me voilà contraint de choisir entre plusieurs titres. Mon dévolu se sera finalement jeté sur le dernier bébé de Ninja Theory, à qui l’on doit Heavenly Sword. Édité chez Namco Bandai, ce véritable mix entre Prince of persia et Uncharted avait de quoi en mettre plein la vue. Me voilà aux commandes de Monkey dans Enslaved: Odyssey to the West pour le meilleur….et pour le pire.

SAVE ME, SAVE YOURSELF !

Avant tout chose, l’histoire de Enslaved est une adaptation du roman le Voyage en Occident, d’après le roman de Wu Cheng’en. Aujourd’hui tout le monde connait un peu cette légende chinoise grâce à Akira Toriyama et son œuvre Dragon Ball. Ici l’histoire de Monkey se passe 150 ans dans le futur. Après un terrible fléau, la civilisation humaine est désormais contrôlée par les robots. L’aventure débute dans un vaisseau transportant des esclaves dont vous faîtes partis. Un incident technique causée par une étrange jeune fille le libère de sa prison. Monkey est bien décidé à fuir avant que le transporteur ne s’écrase. Le hasard a voulu le mettre sur le chemin de Trip. Jolie rousse absolument charmante (Ninja Theory a de bon goûts en la matière) et terriblement perfide, elle profitera d’un instant de faiblesse de la part de Monkey pour trafiquer une couronne d’esclave afin que ce dernier soit sous ses ordres. N’ayant plus vraiment le choix, Monkey décide de raccompagner Trip dans sa communauté, dernier bastion humain libre. Et un long voyage débute.

Enslaved est effectivement le genre de titres sur lequel on reste longtemps mitigé. Il offre pourtant de bonnes heures durant lesquelles on ne s’ennuie pas mais ce qui reste ensuite de l’aventure ne procure pas toujours de bons ressentis . Commençons tout d’abord par ce qui fait que ce jeu est un bon jeu. Quand on lance Enslaved pour la première fois, on est tout de suite captivé par la direction artistique. C’est beau et ça change des mondes post-apocalyptiques où tout est détruit et gris. Ici, la nature a repris ses droits, rendant les lieux verdoyants et colorés. Certes les décors sont souvent détruits mais ce côté « écolo » apporte une réelle touche de fraîcheur.

Le scénario s’avère également passionnant et nous entraîne dans une incroyable aventure, exception faîte pour l’épilogue, mais nous y reviendrons un peu plus tard. Les deux protagonistes sont attachants et touchants. La mise en scène est également très bonne tout comme les différentes expressions parfaitement modélisées et nous permettant de mieux nous attacher à Trip et Monkey. Les scènes comiques, dramatiques et crues s’enchaînent agréablement et le tout avec un bon doublage, même du côté français.

CE N’EST PAS AU VIEUX SINGE QU’ON APPREND À FAIRE LA GRIMACE !

Et malgré pourtant tous ces éléments offrant une immersion incroyable, le gameplay se révèle assez moyen. Enslaved n’invente rien et tente d’apporter quelques idées qui sont souvent peu ou mal exploitées. Les développeurs de Ninja Theory ont voulu nous faire un melting-pot de plusieurs genres: action, plate-forme, combat, infiltration et course. Malheureusement on nous en propose plein mais qui ont chacun leurs faiblesses. Ainsi les phases de plate-forme sont un jeu d’enfant et il est IMPOSSIBLE de mourir à cause d’un saut foireux. Tout est calculé pour n’avoir à appuyer que sur un seul bouton…Bref il est totalement possible de réussir ces phases les yeux fermés. Les combats bien que dynamiques sont pauvres en mouvements et en combos différents. Du coup, on tourne souvent en rond à ressortir toujours l’enchaînement qui marche le mieux. Il ne s’agit que de quelques exemples parmi d’autres.

La grande linéarité du jeu se trouve être un autre point négatif. On aurait pu s’attendre à un monde un peu plus ouvert afin de pouvoir découvrir de plus près ce sublime univers mais il n’en est rien. Lorsque l’on arrive dans une nouvelle zone, cela se déroule toujours de la même manière. Trip envoie une libellule robotisée explorer les environs pour nous montrer le chemin que l’on doit suivre, le seul chemin qui existe d’ailleurs. On se retrouve du coup toujours à parcourir la distance séparant un point A d’un point B en détruisant tous ceux qui croisent notre chemin. Basique, efficace et ultra scripté.

Dans son voyage, Monkey est constamment accompagnée de la jolie Trip. Celle ci l’aide pour plusieurs tâches: détourner l’attention des ennemis, utiliser son pouvoir IEM désactivant temporairement les robots ou encore en augmentant les capacités de Monkey. Le duo semblait pourtant bien parti pour faire plein de choses excitantes durant cette aventure mais ce tandem reste néanmoins lui aussi très limité et a presque tendance à disparaître tandis que l’aventure touche à sa fin. On aurait pu s’attendre à quelque chose de plus fouillé, de plus interactif et à notre grand malheur, ce n’est absolument pas le cas.

TRIP D’ENFER ?

Enslaved c’est tout de même de bons moments passés en compagnie de Monkey, de Trip et de Pi…d’un autre personnage bien trippant et une atmosphère nouvelle des jeux post-apo. Cependant le bon déroulement du jeu est perturbé par de petits (et gros) bugs. Pour ma part, je retiendrais les changements brutaux de doublages. La première fois, c’est choquant surtout que je n’avais plus du coup la terrible voix d’Andy Serkis. Ayant acheté mon jeu en Angleterre, je pensais que le jeu serait entièrement en VO. Allez savoir pourquoi certaines cinématiques (surtout sur la fin d’ailleurs) étaient en français et repassaient subitement en anglais.

Vient s’ajouter à tout cela une durée de vie relativement courte. C’est dommage car on est pourtant happé par ce scénario incroyable et d’autant plus déçu qu’Enslaved arrive si rapidement à terme. La fin est d’ailleurs très décevante et on sent un peu que celle ci a été baclée. En le finissant, je me suis dit que ce n’était pas possible, qu’on ne pouvait pas nous faire une fin pareille. Et je suis loin d’être le seul à penser cela. C’est bien dommage car apparemment Ninja Theory reproduit les mêmes erreurs qu’avec leur précédent titre Heavenly Sword. Espérons qu’ils fassent une vraie fin dans le prochain DMC.

Enslaved est loin d’être parfait mais reste tout de même un bon jeu d’aventure, rempli de combats dynamiques, et de belles cinématiques. Sa durée de vie vraiment courte, ses imperfections et ses petits défauts de jouabilité peuvent s’oublier face à la beauté du récit et de ses décors, au charisme des personnages et pour le plaisir que l’on ressent en y jouant. Il mérite tout de même d’être découvert, mais pas forcément au prix fort.

kw

Soit le premier à aimer cet article


Laisser une réponse